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« Printemps de la liberté d’expression » à Perpignan : Naulleau sur le front

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Publié le

16 juin 2025

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Le combat pour la liberté d’écrire et de penser a depuis l’an dernier un nouveau centre : Perpignan. Loin des miradors germanopratins, un front s’y est ouvert avec le Printemps de la liberté d’expression, dont la deuxième édition s’ouvrira ce week-end avec notamment Mathieu Bock-Côté et Gilles-William Goldnadel comme invités d’honneur. Nous avons posé quelques questions à son président : Éric Naulleau.
© Benjamin de Diesbach pour L'Incorrect

Comment est née l’idée de ce « Printemps de la liberté d’expression » ?

Le plus simplement du monde ou plutôt de la France. D’une conversation avec Louis Aliot, maire de Perpignan, et de l’infatigable et vibrionnant André Bonet, secrétaire général du Prix Franc-parler, et plus précisément du constat partagé que la liberté d’expression, récemment encore aussi naturelle que l’air que nous respirons, n’allait plus de soi dans notre pays. La suffocation menaçait, il fallait que les esprits libres se comptent et se parlent, un sentiment dont nous avons pu vérifier lors de la première édition du Printemps de la Liberté qu’il était largement partagé. 

La capitale est-elle menacée d’asphyxie et d’entre-soi ? Le salut viendra-t-il de Perpignan ? 

Salvador Dali avait fait de la gare de Perpignan le centre du monde, Perpignan pouvait bien devenir le centre de la liberté d’expression – qui peut le plus, peut le moins. Plus sérieusement, la France est un pays très centralisé et Paris concentre l’essentiel des lieux de pouvoir médiatico-intellectuels. Or, ceux-ci sont dominés par une doxa islamo-gauchiste dont on constate l’affaiblissement dès que l’on franchit le périphérique. Si l’esprit de polémique ne m’était aussi étranger, j’évoquerais volontiers l’opposition entre un pays légal (en tant qu’il vit sous une loi idéologique aux allures de tyrannie pour ceux qui osent la contester) et un pays réel. J’ai pu vérifier que le dépaysement des débats à Perpignan permettait des échanges libérés de l’étau formé dans la capitale par le wokisme et l’islamisme.

“L’alliance objective de la racaille et d’une partie des élites fait courir un danger mortel à la France ” Eric Naulleau

Quel est le bilan de la première édition qui avait Michel Onfray pour invité d’honneur ? 

Au-delà de nos attentes les plus optimistes, qu’il s’agisse de la qualité des tables rondes ou de l’affluence (4000 personnes en 3 jours). Et je sais qu’aucun des présents n’aura oublié la prestation magistrale de Michel Onfray ! J’ai éprouvé la sensation que quelque chose d’important n’avait fait que commencer l’année dernière à Perpignan et prendrait bientôt une importance que nous ne soupçonnions pas.

Quelles sont les nouveautés et les principaux rendez-vous de cette deuxième édition ? 

Plus vite, plus haut, plus fort ! Plus d’invités, plus de tables rondes sur des thèmes essentiels – de l’identité à la pensée unique, du national à l’international (Ukraine, Algérie, Israël…). Des grands entretiens avec Mathieu Bock-Côté et Gilles-William Goldnadel et bien sûr un hommage à Boualem Sansal, toujours prisonnier des geôles de la dictature algérienne, dont je revois encore avec beaucoup d’émotion la frêle silhouette sur scène à mes côtés lors de notre premier Printemps.

On vous lit dans des livres et des journaux, on vous voit à la télé, au théâtre et en tant que président de prix littéraire. D’où vous vient cette invraisemblable énergie ? 

L’énergie du désespoir, je le crains fort. L’alliance objective de la racaille et d’une partie des élites fait courir un danger mortel à la France — il serait plus juste d’évoquer un défi civilisationnel. Mais peut-être moins mortel que l’acquiescement d’une partie de nos compatriotes à leur propre disparition, comme s’ils avaient intériorisé l’idée que le tour de la France était passé et que notre pays devait s’effacer au profit de civilisations animées d’une force vitale supérieure, comme s’il ne restait plus qu’à devenir le spectateur (et la victime !) d’une fatalité qui se confondrait avec le sens de l’Histoire. Toutes ces forces liguées dans le but de détruire notre République, notre pays et notre civilisation provoquent en moi une vive angoisse existentielle. J’ai beau me répéter que tout est foutu, je n’en demeure pas moins animé par l’optimisme de l’action, lequel l’emporte encore sur le pessimisme de la réflexion.

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