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Punk hérétique pour hymne cannibale

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Publié le

4 juin 2021

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« C’est sur la perte de la différence que se fonde le culte de la différence » – Jean Baudrillard / « La perversion tout simplement rend heureux » – Roland Barthes / « Notre grandeur est d’être un plébiscite de tous les jours » – Ernest Renan
SLM

Nous sommes le 16 avril, il est presque une heure, nous n’avons plus que la télé. Une sélection de DVD a été faite sur un canapé beige. Après avoir vu Masques de Chabrol où la garde-robe de Noiret constitue le précis de mode parfait, et ses leçons de vie absolues, « étaler ce qui devrait être pudique est une obscénité », nous passons à Schizophrenia de Gerard Kargl. « Gaspar Noé conseille ce film. Oui, je sais. Comment tu le sais? Je ne sais plus dans quel magazine. Et toi? Moi non plus ».

L’histoire est simple et clinique – après avoir purgé une peine de quatre ans pour avoir assassiné une femme âgée (sans aucun mobile), un homme se met immédiatement à la recherche d’une proie. Il finira par s’introduire dans la première résidence trouvée sur le chemin, scellant ainsi le destin d’une petite famille bourgeoise. Une sorte de Vis ma vie en temps quasi réel de déséquilibré/tueur en série. Le prologue est une mise en garde et explique la situation actuelle : « Je n’avais aucun mobile, j’avais seulement l’impression qu’il devait se passer quelque chose ».

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Ici on est en Autriche dans les années 80. Les couleurs sont belles et froides. Tout est photographique. C’est mortifère et obscène. Le look du personnage est idéal, punk en costard d’hérétique intégral. Erwin Leder ressemble à un vampire avec son grand corps désarticulé d’aristocrate. Le crime devient sexy sur la musique de Klaus Schultze. Le Carpenter allemand. Il faisait partie de Tangerine Dream, ce groupe un peu new age berlinois. Schultze connaît le grave d’un synthé, la note qui fait battre le cœur. La répétition et le minimalisme ne font qu’accroître la tension des images.

La caméra vit, ne reste jamais en place. Elle désoriente autant que le personnage. C’est un corps, souvent nerveux, presque hystérique. On fait du surplace dans un paysage vide qui ressemble à son espace mental. Le massacre est de hasard. La violence, l’extase et l’angoisse contrastent avec le monologue intérieur ininterrompu du personnage. La voix off est l’illustration de la folie. Nous sommes immergés dans les pensées du tueur, qui exprime ses pulsions dévastatrices, son désordre existentiel: « J’ai peur de moi-même, de ce que je suis ». L’errance est traumatique ; il faut poursuivre, inlassablement. [...]

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