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Reportage : Hassan et Joseph Fadelle, deux frères réconciliés par la foi

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Publié le

15 janvier 2018

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Hassan Fadelle
À l’orée des années 2000, il y avait un million de chrétiens en Irak. En 2007 ils étaient déjà moitié moins. Aujourd’hui, leur présence se réduit à quelques dizaines de milliers de fidèles. Joseph Fadelle a été l’un d’entre eux après sa conversion en 1987. Persécuté, il a dû reconstruire sa vie loin de son pays. La bonne nouvelle de L’Incorrect : son frère Hassan a été baptisé à Noël. Le taxi part de la gare. Il nous dépose dans une allée de pavillons à proximité de la ville. À la fenêtre d’une maison anonyme, une silhouette se détache derrière les rideaux puis s’en va. La porte s’ouvre, un homme au physique imposant, aux cheveux gris fer et au regard doux nous accueille. Il s’appelle Joseph Fadelle aujourd’hui, mais il est né en 1964 Mohammad al-Sayyid al Moussaoui dans une famille chiite irakienne. Une famille dont la tradition veut qu’elle descende directement du Prophète par le 7e imam. Pour l’heure, Joseph nous fait entrer. Nous recevons comme consigne de ne pas prendre en photo la maison depuis l’extérieur. Cette famille est-elle en danger en France ? « Je ne serai jamais en sécurité avec l’islam. Mais vous non plus d’ailleurs ! », dit-il à l’interprète en nous montrant du doigt. L’ambiance de sa maison fait penser à un intérieur oriental. Il fait chaud et tout est plongé dans la pénombre par des rideaux rouge foncé. Marie, sa femme, sert un thé couleur d’ambre avec des biscuits gaufrés au miel. Les murs sont ornés d’icônes, d’une photographie du Saint-Suaire et de quelques tableaux contemporains profanes. Joseph raconte avec modestie et sobriété le moment de sa conversion : le soupçon de sa famille, la fatwa de l’ayatollah Mohammed Sadr (la grande autorité chiite du pays alors), la détention et la torture… Il est libéré après un an et quatre mois, sans avoir donné le moindre nom d’aucun chrétien qu’il fréquentait clandestinement. Sa femme convertie à son tour, il fuit l’Irak pour la Jordanie où il est baptisé en 2000, mais est retrouvé par ses frères, qui lui tirent dessus et le laissent en sang. C’est à ce moment du récit qu’un homme qui se tenait non loin du salon prononce quelques mots en arabe. Nous interrogeons la traductrice libanaise : « Il a peur que vous ayez une mauvaise opinion de lui. » Lui, c’est (…)
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