Quelle plus belle introduction à un séjour hivernal à Trieste que des pâtes alla bottargua dégustées sur la corniche qui relie la ville au reste de l’Italie. Surtout quand vous avez la chance d’être reçu par l’écrivain Veit Heinichen, créateur du personnage du commissaire Laurenti (voir encadré). De la mer Adriatique émergent les pieux des moules locales. Vers le sud-est, se distingue dans le jour baissant de cette fin décembre le château de Miramare, construit en 1856 pour l’infortuné archiduc Maximilien de Habsbourg- Lorraine, devenu empereur du Mexique en 1864 avec le soutien de Napoléon III, avant d’être fusillé en 1867 à Querétaro.
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La présence des membres de la maison de Habsbourg à Trieste est facile à comprendre : de 1382 à 1918, la ville fut sous souveraineté autrichienne jusqu’à constituer une « porte-fenêtre viennoise sur la latinité » pour reprendre l’expression du journaliste Jean-Pierre Péroncel-Hugoz. L’empereur François-Joseph et son épouse Sissi y firent de nombreux séjours. Devenue italienne après le premier conflit mondial, la riche Trieste se transforme alors en véritable laboratoire du parti fasciste. Sous la dictature de Mussolini, la population d’origine slovène est malmenée, créant un vif ressentiment dans ses rangs. [...]
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