La faucille et surtout le marteau des hauts fourneaux dansent en tête de mât sur le drapeau rouge et vert qui flotte dans la cour d’honneur. Un fonctionnaire de permanence arrive d’un pas pressé. Visiblement embarrassé de nous voir faire le pied de grue, caméra en bandoulière, à l’entrée du « ministère des affaires étrangères » de Transnistrie, ce jeune type de 30 ans au demeurant très sympa, invoque la guerre et les vicissitudes de l’administration dans un anglais très russe. Son ministre vient de trancher : « Pour cette fois, votre visite est compromise à cause des attentats et de l’état d’alerte. Sans autorisation officielle, vous ne pourrez pas faire d’interviews ni filmer ». Pas grave, on s’en passera.
Bienvenue à Tiraspol, « capitale » de la Transnistrie, État auto-proclamé depuis le démembrement de l’URSS. Son nom : République moldave du Dniestr dite Pridnestrovié ou ??????????????? ?????????? ?????????? en russe. Et je vous passe les versions roumaine et ukrainienne. Confetti russophone planté comme un étendard sur 4 000 km2 à l’est de la frêle république de Moldavie. D’un côté, le fleuve-frontière Dniestr, de l’autre l’Ukraine.
Désormais abandonnés au risque d’une expulsion par des services de sécurité en état d’alerte, nous croisons de luxueuses limousines aux plaques diplomatiques devant le poste de garde. Un officiel nous fait un signe de la main. Sans doute l’ambassadeur d’Ossétie du sud, du Haut-Karabagh ou d’Abkhazie, seuls territoires à reconnaitre le pays à ce jour avec la Corée du nord. Théâtre d’ombres ignoré par la communauté internationale et l’Union européenne qui ont adoubé la Moldavie roumanophone, en tête des pays les plus pauvres d’Europe, juste devant l’Ukraine. Triste record. Mais ça, c’était avant la guerre et l’aide internationale.
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