Sachez tout d’abord que la France a reconnu par la loi du 21 mai 2001, dite loi Taubira, la traite et l’esclavage comme ayant constitué des crimes contre l’humanité. Son article 1er était d’ailleurs extrêmement explicite : « La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité. » Une loi qui aurait d’ailleurs pu être d’une portée plus universelle, plus générale, si sa conceptrice l’avait décidé. Mais elle avait malheureusement d’autres projets, qu’elle finit par dévoiler sans ambages dans une interview donnée à Eric Conan pour L’Express le 4 mai 2006 : « Il ne faut pas trop évoquer la traite négrière pour que les jeunes arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des arabes ».
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Va donc pour les Européens ; ils ont le dos large ! C’est d’ailleurs tout le sens de cette résolution symbolique européenne, frappée du sceau si classique de l’émotion médiatique et de la sidération du politique occidental dès que quelques activistes jouent la rengaine des bons sentiments. Les considérants du texte voté le 19 juin n’ont même pas la pudeur – ou l’intelligence – d’en faire mystère : « considérant que la réaction et la rhétorique utilisée par le président des Etats-Unis, notamment la menace de déployer l’armée américaine si les manifestations ne cessaient pas, sont venues jeter de l’huile sur le feu ». Qu’en termes élégants ces idioties sont dites… Faut-il donc livrer les Etats-Unis au sort que connaît le quartier de Capitol Hill de Seattle, en proie aux déprédations des antifas et de gangs de rappeurs, pour satisfaire l’humanisme débordant de nos parlementaire « européens » ? Faut-il peut-être que nous soyons quelques-uns à nous scarifier la peau, dans un exercice de flagellation collective qui ferait passer les soufis des ordres les plus mystiques pour des amateurs ?
Aux Etats-Unis, des articles de plus en plus nombreux exigent des blancs qu’ils réparent les crimes de leurs aînés en espèces sonnantes et trébuchantes, sans que personne ne prenne la peine de faire semblant de s’en offusquer. C’est ce qui arrivera à l’Union européenne zombifiée, dont la classe politique est d’une insigne médiocrité.
L’Union européenne est totalement impuissante sur le plan politique mais se pique de donner des leçons de maintien de l’ordre à Donald Trump. Elle devrait d’abord regarder ce qui s’est passé dans les rues de Stuttgart ou de Paris, quand des foules qui veulent détruire notre civilisation se sont permis de casser ou de briser les interdictions de manifester. Antichambre des idéologies les plus mortifères, l’UE est gagnée à la croyance du siècle : « le racisme systémique ». C’est obsessionnel ; c’est une névrose de l’Homme malade du monde. Pis, seront condamnés tous ceux qui oseront émettre quelques réserves à ce programme aussi masochiste que de mauvaise foi : « condamne le suprémacisme blanc, sous toutes ses formes, y compris l’utilisation de slogans qui visent à saper ou affaiblir le mouvement Black Lives Matter et à en diluer la portée ». Voilà qui ressemble fort aux objectifs d’un parti unique et totalitaire. À ce stade, l’auteur consciencieux se dit qu’il serait certainement plus sage d’arrêter d’écrire, de peur de se retrouver foudroyé par les yeux vengeurs de Big Mamma.
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Certains amendements signés par des eurodéputés français, à l’image de monsieur Glucksmann, valait aussi le détour : « souligne que l’institutionnalisation de la peau blanche comme canon de beauté perpétue et renforce le racisme dans nos sociétés ». Où ont-ils vu jouer ça ? D’où sortent ces délires purs et durs qui n’ont plus aucun rapport avec la raison la plus élémentaire ? Pile, je gagne, face, tu perds. Les blancs n’ont désormais plus que le droit de se taire. S’ils manifestent ne pas regarder la couleur de peau dans les rapports humains, on leur reproche d’être coupables du crime de « racisme impensé ». S’ils voient la couleur de peau, on le leur reproche aussi. Un même raisonnement s’applique à la traite négrière, laquelle est uniquement étudiée par le prisme des crimes commis par les Occidentaux. Pourtant, mademoiselle Assa Traoré elle-même est issue de l’ethnie Soninké qui a très longtemps pratiqué l’esclavage et des auteurs africains sérieux l’ont toujours dénoncé, qu’il s’agisse de Tidane N’Diaye ou de Venance Konan, auteur d’une remarquable tribune dans Le Monde en 2016.
Pourtant, mademoiselle Assa Traoré elle-même est issue de l’ethnie Soninké qui a très longtemps pratiqué l’esclavage, des auteurs Africains sérieux l’ayant toujours dénoncé, qu’il s’agisse de Tidiane N’Diaye ou de Venance Konan, auteur d’une remarquable tribune dans Le Monde en 2016.
Aux Etats-Unis, des articles de plus en plus nombreux exigent des blancs qu’ils réparent les crimes de leurs aînés en espèces sonnantes et trébuchantes, sans que personne ne prenne la peine de faire semblant de s’en offusquer. C’est ce qui arrivera à l’Union européenne zombifiée, dont la classe politique est d’une insigne médiocrité. Notons que pour ce qui concerne la France, seuls les eurodéputés RN ont voté contre, les Républicains par François-Xavier Bellamy ayant choisi l’abstention. On repassera pour le courage.
Addendum : François-Xavier Bellamy a eu la courtoisie de nous contacter pour nous indiquer avoir voté contre les passages de la résolution symbolique mentionnés ci-dessus. Si on peut toujours regretter cette abstention qui va rester, il est vrai que monsieur Bellamy et les députés du groupe LR ont probablement été abusés et qu’ils ne partagent pas les pans les plus révoltants de cette résolution. C’est tout à son honneur de nous l’avoir fait remarquer.