Skip to content

Romain Debluë : « Le roman, c’est de la pensée en situation »

Par

Publié le

17 avril 2023

Partage

Suisse, catholique et docteur en philosophie, le jeune Romain Debluë publie déjà, pour son second roman, un véritable monument, aussi bien par son volume que par sa densité philosophique et théologique. On y suit Paul, un jeune Suisse venu faire ses études à Paris, y découvrant la pensée, l’amour et la foi. L’auteur renoue avec le roman d’initiation et y déploie une langue magnifique pour nous offrir une véritable symphonie littéraire. De quoi réveiller les âmes et éblouir les intelligences. Rencontre.
La chasse au cerf
Qu’est-ce que le roman vous permet que l’essai philosophique ne permettrait pas aussi bien ? Votre question est délicate, dans la mesure où je n’ai jamais eu le sentiment d’écrire des romans pour pallier une insuffisance que porterait en soi la catégorie très vaste et très vague de l’essai philosophique. Disons donc pour commencer qu’il y a toujours, dans l’écriture d’un livre de philosophie, au sens obvie où l’on peut entendre cette dénomination, il y a toujours une visée et un impératif de pédagogie : si l’on écrit sur Descartes, ou sur Platon, c’est normalement que l’on estime pouvoir apporter sur leurs œuvres un éclairage nouveau, utile à une compréhension plus exacte et plus complète de leurs pensées. Le travail formel est là guidé par l’exigence de transmission d’un contenu qui n’est pas entièrement nôtre. Ce que, d’abord, le roman permet, ou bien plutôt ce qu’il exige, c’est la création d’une forme neuve à chaque fois, dont la finalité n’est pas strictement didactique, mais expressive, démonstrative et musicale. Et pour moi, fondamentalement, ce qui fait le roman, ce sont les personnages. Non que ce soit la seule détermination. Mais c’est à mes yeux celle autour de quoi toutes les autres gravitent. Ainsi la langue du roman, du moins tel que je tente de le pratiquer, doit-elle être au service non pas de l’exposition pédagogique de thèses ou d’idées, mais au service de la présence vivante de personnages qui pensent certaines idées, et qui les incarnent. Banalité, mais qu’il fait bon rappeler parfois : le roman, ce sont des idées, plus la chair. J’insiste : pas la chair sans les idées, non plus que les idées sans la chair. C’est de la pensée en situation. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

EN KIOSQUE

Découvrez le numéro du mois - 6,90€

Soutenez l’incorrect

faites un don et défiscalisez !

En passant par notre partenaire

Credofunding, vous pouvez obtenir une

réduction d’impôts de 66% du montant de

votre don.

Retrouvez l’incorrect sur les réseaux sociaux

Les autres articles recommandés pour vous​

Restez informé, inscrivez-vous à notre Newsletter

Pin It on Pinterest