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La semaine de L’Incorrect #9

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Publié le

29 novembre 2017

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semaine9

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Le paysage politique n’en finit pas d’être transformé. L’impact de l’élection d’Emmanuel Macron se fait toujours sentir, modifiant profondément des équilibres que l’on croyait acquis pour l’éternité. Points d’ancrage de notre vie politique sous la Ve République, les Républicains et le Parti socialiste existeront-ils toujours en 2022 ? Une hypothèse qui ne relève plus de la pure fiction.

 

L’attentat le plus meurtrier visant des musulmans

Alors qu’une nouvelle traduction de l’important ouvrage de stratégie d’Abu Bakr Naji vient de sortir aux éditions Ars Magna sous le titre de Management de la Sauvagerie (auparavant connu sous la dénomination de « Gestion de la Barbarie »), des terroristes ont tué au moins 305 personnes lors d’un attentat visant la mosquée al-Rawda de Bir al-Abd, située à l’ouest d’Al-Arich et majoritairement fréquentée par des musulmans soufis, capitale de la province du Nord-Sinaï en Égypte. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier visant des civils musulmans dans le pays des pharaons. Pour l’heure, l’État islamique n’a pas revendiqué l’attaque contre cette communauté islamique spécifique, que l’approche originale de leur religion fait vouer aux gémonies par leurs coreligionnaires littéralistes. Ésotérique, le culte soufi, cher au traditionaliste français René Guénon, est considéré comme une hérésie par les partisans de l’État islamique qui ne cessent de les viser dans les régions où ils sévissent. La réponse de l’État égyptien devrait être à la hauteur de l’affront. Et ce d’autant plus que le cheikh Ahmed el-Tayeb, grand imam d’Al-Azhar, lui-même sunnite, est soufi.

 

Merkel vacille 

Les discussions pour former une coalition Jamaïque (unissant CDU-CSU aux verts et aux libéraux) ont échoué. Angela Merkel doit donc trouver un autre accord pour conserver sa place de Chancelière. Est-elle pourtant déjà finie ? Rien n’est moins sûr. D’abord, il n’est pas définitivement acquis que les Allemands devront retourner aux urnes au début de l’année 2018. Un accord de dernière minute peut éventuellement survenir. Enfin, comme l’indique le Zeit, Angela Merkel et la CDU pourraient ne pas être tenues pour responsables de l’échec des négociations : « Le FPD rejette la faute sur la Chancelière, mais l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU) et les Verts l’ont, au contraire, remerciée pour la manière dont elle a mené les négociations. Par ailleurs, la chancelière reste très populaire. Enfin, elle pourrait décider d’annoncer sa retraite : lors des dernières élections, elle donnait l’impression de mener la CDU plus par devoir que par envie. » Gardons-nous de nous projeter hâtivement dans l’avenir d’un pays dont les institutions et la tradition politique diffèrent tant des nôtres. Le seul élément dont nous disposons est que les acteurs politiques allemands peinent à trouver un consensus de gouvernance, témoin d’une crise d’identité profonde que la gestion économique « rationnelle » d’Angela Merkel ne parvient plus à combler. Autre donnée intéressante, les positions du FDP se rapprochent de plus en plus de celles de l’AFD, tant sur la question européenne que sur la lutte contre l’immigration de masse. Preuve est faite que la CDU, si elle entend continuer à gouverner, doit adapter son logiciel aux nouveaux enjeux, à commencer par l’ouverture inconsidérée des frontières nationales.

 

Fillon, encore et toujours

Bras droit de François Fillon pendant la campagne présidentielle, Patrick Stefanini confie sa déception dans son ouvrage Déflagration, décrivant un mauvais candidat paralysé par des classes populaires auxquelles il ne savait pas parler, manquant d’empathie, trop sûr de lui et maladivement cachottier. En filigrane, il faut comprendre que François Fillon aurait perdu, avec ou sans les affaires.

 

La France insoumise se radicalise

La France dite « insoumise » se radicalise de plus en plus sur les sujets de société, à la mesure de son échec sur le front social après les faibles mobilisations contre la réforme du Code du Travail. Danièle Obono a défendu la « non-mixité raciale » des réunions du syndicat SUD Education 93, légitimement condamnées par Jean-Michel Blanquer. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il s’est fait l’écho d’Edwy Plenel en déclarant que Manuel Valls ferait « la guerre aux musulmans ». Des propos irresponsables destinés à séduire l’électorat issu de l’immigration, flatté dans ses plus bas ressentiments.

 

Un député FN très Patriote

Surprise, José Evrard rejoint Les Patriotes. Au micro de BFMTV, Florian Philippot s’en réjouissait lundi 27 novembre au matin : « J’ai été heureux de le voir, de discuter avec lui, c’est José Evrard, député du Pas-de-Calais, qui m’a annoncé qu’il quittait le Front national et rejoignait Les Patriotes. (…) Son parcours de vie, son parcours politique parlent pour sa sincérité, parlent pour lui. Il a été au Parti communiste et est élu dans le bassin minier. Il avait rejoint le Front en 2013 sur cette ligne sociale de lutte contre les oligarchies, contre l’Union européenne, cette ligne trahie aujourd’hui par le Front national ». Cet ancien permanent du Parti communiste présente un profil idoine pour un Florian Philippot qui continue à enregistrer des renforts. Souhaitant ouvrir son mouvement aux « patriotes » venus de la droite comme de la gauche, le député français au Parlement européen peine néanmoins à étendre son mouvement vers la droite, séduisant majoritairement des profils dont les racines politiques se trouvent le plus souvent à la gauche de la gauche. Quoi qu’il en soit, ce vol d’un député national est un beau coup pour Les Patriotes qui viennent mordre sur le fief où Marine Le Pen est le mieux implantée : le Pas-de-Calais. Dans la région, les dissensions se font d’ailleurs plus pressantes. Eric Dillies, élu régional du Nord, souhaitait ainsi se présenter à la présidence du Front national en mars prochain. Ne répondant pas aux critères d’éligibilité, il avait demandé un délai et une modification des règles de présentation, sans succès. Courroucé, il n’a pas manqué de publier une lettre.

 

Un banquier c’est un banquier, deux banquiers c’est…

Front national, toujours. Le parti fait face à une situation bancaire particulièrement périlleuse, dénoncée par Marine Le Pen lors d’une conférence de presse. Les élus et les militants du parti ont manifesté devant les agences de la Société Générale qui a suspendu le compte bancaire du parti et des fédérations départementales. Outre la clôture des comptes sociaux du parti, le compte personnel de Marine Le Pen a aussi été fermé par la HSBC, ainsi que le compte personnel du député européen Jean-Luc Schaffhauser qui avait négocié un prêt auprès d’une banque russe. Dénonçant une « fatwa bancaire » commandée par un pouvoir « oligarchique » qui serait bien décidé à limiter les libertés d’expression des partis d’opposition, la députée de la onzième circonscription du Pas-de-Calais se prépare à livrer bataille contre les banques pour financer les prochaines campagnes électorales.

 

Macron ajuste

Le remaniement du gouvernement ressemble plus à un ajustement. Emmanuel Macron ayant exfiltré Christophe Castaner de son poste de porte-parole, où il se montrait souvent gênant. Edouard Philippe a nommé l’ambitieux Benjamin Griveaux, un proche du Président au profil plus « techno ». Il aura la difficile tâche d’expliquer les réformes de manière « pédagogique », pour reprendre une terminologie chère au nouveau pouvoir. Nouvelle prise de guerre, le socialiste Olivier Dussopt adepte du grand écart, passé de Martine Aubry à Manuel Valls, nommé secrétaire d’État auprès du ministre des Comptes publics, après avoir voté contre le budget du gouvernement à l’unisson du groupe socialiste il y a à peine quelques jours ! On sait Emmanuel Macron adepte de la littérature du XIXe siècle, de quoi expliquer son goût pour des personnages qui n’auraient pas dépareillé dans Bel Ami.

 

En Marche débauche

La République En Marche recrute. Christophe Darmanin et Sébastien Lecornu rejoignent le parti majoritaire. Plus étonnant – quoi que – Thierry Solère quitte Les Républicains. Jupiter attire à lui toutes les comètes de notre vie politique, droite et gauche confondues. Meanwhile, les élections internes des Républicains n’intéressent personne. Il faut dire que Laurent Wauquiez, donné largement gagnant dès le premier tour, n’a pas même pris la peine d’organiser un simulacre de débat avec ses deux concurrents.

 

Les bleus reculent

La France n’est plus que la dixième nation mondiale de rugby. Nos arrières jouent comme des avants alors que les avants des autres équipes jouent désormais comme des arrières. La tournée d’automne a tourné au fiasco pour des bleus incapables de l’emporter contre le Japon. Pis, ils ont été largement dominés. Depuis la finale perdue contre la Nouvelle-Zélande lors de la Coupe du Monde 2007, l’équipe de France régresse. On ne peut même pas critiquer l’entraineur Guy Novès qui ne peut pas faire grand chose avec un effectif aussi indigent. Une situation semblable à celle que vit l’Angleterre au football, forte du meilleur championnat du monde dans lequel les joueurs nationaux n’arrivent plus vraiment à s’exprimer, barrés par des stars venues d’ailleurs.

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