Personne ne peut songer sérieusement à critiquer le mouvement #MeToo ni à remettre en question son bénéfice pour les femmes. Même s’il a engendré une surenchère discutable ainsi que des fausses accusations proférées au nom de la vengeance, on peut se féliciter que les langues se soint déliées et la peur a progressivement « changé de camp », comme dirait l’autre. C’est un fait. La domination de l’homme, insidieuse ou délibérée, dans certains milieux familiaux ou professionnels, est enfin stigmatisée, montrée du doigt et prise pour ce qu’elle est : une tare mentale dangereuse issue d’un comportement primitif. Malheureusement, tout n’est pas si simple. Si le mouvement est apparu dans des milieux socio-professionnels très « visibles » (à commencer par celui du cinéma, du théâtre, etc.), il reste beaucoup plus discret dans des milieux moins glamour. Qui s’offusquera d’une main au cul dans une usine de conditionnement de poisson surgelé à Dunkerque ? Sans doute pas grand monde. Dans les milieux pauvres, ouvriers – ce qu’on appelait encore les « prolétaires » il y a peu –, il y a fort à parier que le mouvement #MeToo n’est qu’une diversion de plus pour cacher la vraie guerre des classes qui elle a encore de beaux jours devant elle. D’où une indignation à géométrie variable, que les médias relaient par ignorance ou paresse intellectuelle. [...]
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