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Terminus pour Camélia Jordana

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17 septembre 2024

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L’édition 2024 du Festival international du journalisme, organisée par le groupe Le Monde et Le Nouvel Obs s’est tenue en juillet dernier à Couthure-sur-Garonne. Il lui fallait une marraine de poids, un esprit délié, subtil. L’actrice et chanteuse de 31 ans Camélia Jordana fut choisie.
CM

L’édition 2024 du Festival international du journalisme, organisée par le groupe Le Monde et Le Nouvel Obs s’est tenue en juillet dernier à Couthure-sur-Garonne. Il lui fallait une marraine de poids, un esprit délié, subtil. L’actrice et chanteuse de 31 ans Camélia Jordana fut choisie. Celle-là même qui s’indignait, en 2021, de l’existence des « pissotières » en questionnant : « Est-il normal de partager la vision de son sexe avec des inconnus ? » Dans un souci d’honnêteté, il nous faut consigner ici, d’emblée, cet éclair de lucidité de la chanteuse : « J’ai dû m’éduquer et m’instruire sur la politique et les thèmes de notre temps, je manquais de bagage théorique. » Le vide est-il désormais comblé ?

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« Aujourd’hui, j’ai les cheveux défrisés. Quand j’ai les cheveux frisés, je ne me sens pas en sécurité face à un flic en France », avait déclaré l’artiste à laquelle on ne pourra reprocher sa cohérence : le 9 juin 2020, place de la République à Paris, la comédienne âgée alors de 27 ans, révélée par La Nouvelle Star (M6), entonnait un vieux gospel avec d’autres (Sandra Nkaké, Pomme…), We Shall Overcome, en hommage à l’Américain George Floyd et au Français Adama Traoré, héros martyr (pensez donc !). Un extrait du texte de la chanson ? « La révolution est venue, il est temps de prendre les armes. » Dans l’émission « On n’est pas couché », notre actrice avait encore déclaré (mai 2020) : « Je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue et qui se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau. » Par qui ces hommes et ces femmes sont-ils massacrés ? Mais par la police française.

Le plus grand talent de Jordana, c’est le marketing. En d’autres termes, plus prosaïques cette fois, elle va à la soupe.

Autre thème mais tout se tient : selon cette intellectuelle (osons le mot) engagée d’origine algérienne – dont le grand-père fut l’un des responsables du FLN –, « il est impossible d’être une femme arabe en 2020 sans être en colère, à moins d’être complètement déconnectée de la réalité. » Impossible en France, il va sans dire. Pas un mot sur les mariages arrangés en Algérie, par exemple, sur les certificats de virginité… Passons. La cible, c’est la France et le « pouvoir patriarcal » qui y règne : « Si j’étais un homme, je demanderais pardon, je questionnerais les peurs et je prendrais le temps de m’interroger. Car les hommes blancs sont, dans l’inconscient collectif, responsables de tous les maux de la Terre. » Ah voilà, l’homme blanc ! C’est le fonds de commerce de Camélia Jordana. À toute force, il faut « imprimer » le système : pensée décoloniale et diversitaire, antiracisme, féminisme intersectionnel débondant… Tout est bon dans le cochon, si je puis me permettre !

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Ne pouvant être adoubée durablement pour la qualité de ses textes ou de ses musiques (c’est indigent), ou pour ses prestations cinématographiques (elle est magnifiquement interchangeable, notre Camélia), il faut exister par la polémique. Une partie de la presse est complice, la planche à billets tourne. C’est l’essentiel. Le plus grand talent de Jordana, c’est le marketing. En d’autres termes, plus prosaïques cette fois, elle va à la soupe. Mais elle a policé son discours : « Je fais attention aux gens… C’est délicat, car pour être entendue, il faut être reçue, et pour être reçue, il faut être recevable donc ne pas trop heurter. Je connais les règles du jeu, j’espère sentir jusqu’où je peux aller. » Nulle part, à la vérité. Camélia est convenue, attendue, parfaite pour la gauche médiatique. Cette bourgeoise d’origine reprend à son compte la rhétorique victimaire et la vulgate idéologique de l’indigénisme. A-t-elle les moyens de se rendre compte qu’elle normalise le racialisme ? On peut en douter. Une nouvelle forme de « moraline » s’est installée dont elle est, avec d’autres, l’insignifiante et paranoïaque représentante. Madame Jordana et ses coreligionnaires sont des salariés du vide.

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