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Tour d’horizon des sorties cinéma

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Publié le

30 janvier 2018

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CRITIQUE JANVIER

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Une pépite du Kirghizistan, un mariage raté, une Duras insipide, des voyous inspirés et Liam Neeson toujours debout. Tour d’horizon des sorties cinéma.

 

Centaure

De Aktan Arym-Kubat

Avec Aktan Arym-Kubat, Nuraly Tursunkojoev, Zarema Asanalieva

Dans un village du Kirghizistan, une nuit, un cheval de valeur est dérobé à un riche propriétaire. Rapidement les soupçons se portent sur Centaure, voleur de père en fils, même si celui-ci semble s’être rangé depuis qu’il a eu un fils. Aktan Arym-Kubat nous emmène sur les traces des Kirghizes, peuple au passé glorieux, aujourd’hui menacé tout autant par un islamisme conquérant que par la modernisation de la société. Son personnage principal, qu’il incarne lui-même à l’écran, a l’innocence et la grâce de certaines figures dostoïevskiennes, et sa caméra l’élégance et la puissance de John Ford. Si son film s’ancre dans cette poudrière kirghize où s’entrechoquent langues, coutumes et dogmes, Centaure rejoint une dimension universelle et prolonge son écho bien au-delà des montagnes sublimées. Au démonstratif, le réalisateur préfère la suggestion d’une simple main posée sur une épaule ou d’une ombre qui s’échappe du lit familial. Sa caméra précise alterne avec maestria moments contemplatifs, burlesques ou tragiques jusqu’à conférer au film une aura mythique. Un joyau d’intelligence et de finesse

 

Gaspard va au mariage

De Antony Cordier

Avec Félix Moati, Laetitia Dosch, Christa Théret

Après s’être tenu prudemment à l’écart pendant des années, Gaspard, 25 ans, doit renouer avec sa famille à l’annonce du remariage de son père. Accompagné de Laura, une fille fantasque qui accepte de jouer sa petite amie le temps de la cérémonie, il se sent enfin prêt à remettre les pieds dans le zoo de ses parents et d’y retrouver les singes et les fauves qui l’ont vu grandir… Gaspard va au mariage appartient à cette catégorie de film qu’on a envie d’aimer, ces comédies amères sur la famille, avec leurs galeries de personnages loufoques, leurs découpages chapitrés comme dans un livre d’enfant et leurs décors délicieusement vintages. Malheureusement, cet habillage fort séduisant se révèle vite factice. Passées quelques belles fulgurances cinématographiques, Anthony Cordier surjoue l’originalité et peine à sortir du cadre préétabli. Ses personnages se revendiquent libres mais restent prisonniers de leurs stéréotypes et le film, qui ambitionnait d’être transgressif, s’avère simplement libertarien, avec tous les relents soixante-huitards ringards qu’on suppose.

 

Voyoucratie

De FGKO

Avec Salim Kechiouche, Abel Jafri, Hichem Yacoubi

À sa sortie de prison, Sam tente de se réinsérer mais il est vite rattrapé par le milieu et sombre peu à peu dans un engrenage criminel, même si par moments, à travers les yeux de son fils, scintille une lueur d’espoir. Filmé à hauteur d’homme, caméra à l’épaule, les deux réalisateurs nous plongent dans le quotidien des caïds de banlieue. Dénué de tout sentimentalisme, Voyoucratie est une chronique d’un réalisme sans concession. Les images sont nerveuses façon documentaire et les décors filmés tels qu’ils sont, comme pris à l’arrachée. Certes, le scénario n’offre rien de nouveau sinon de respecter fidèlement le cahier des charges inhérent aux films de voyous happés dans une spirale de plus en plus sombre et sanglante, mais la mise en scène se montre d’une efficacité redoutable, la narration implacable et les acteurs, Salim Kechiouche en tête, d’une impressionnante justesse. C’est sombre, parfois brillant, libre d’aucune lourdeur idéologique. Une antithèse « La Haine », qui préfère la captation d’un réel sans concession ni maquillage à la stylisation d’une banlieue fantasmée.  A découvrir.

 

The Passenger

De Jaume Collet-Serra

Avec Liam Neeson, Vera Farmiga, Patrick Wilson

Comme tous les jours après son travail, Michael MacCauley prend le train de banlieue qui le ramène chez lui. Mais aujourd’hui, son trajet quotidien va prendre une toute autre tournure. Après avoir reçu l’appel d’un mystérieux inconnu, il est forcé d’identifier un passager caché dans le train, avant le dernier arrêt. Liam Neeson reprend encore une fois du service. Rien de nouveau sous le soleil californien, sa grande carcasse essuie les mauvais tours d’un scénario aussi crédible qu’une sécheresse en antarctique. Après une immersion maline dans le quotidien du géant irlandais, Jaume Collet-Serra (Non-stop) assume son statut d’artisan de films bourrins, passe directement à la cinquième vitesse et, telle une voiture bélier en pilote automatique, défonce tout sur son passage. Selon son humeur, on s’abstient de réfléchir et on se laisse embarquer. Ou pas.

 

La Douleur

De Emmanuel Finkiel

Avec Mélanie Thierry, Benoît Magimel, Benjamin Biolay

Juin 1944, la France est toujours sous occupation allemande. L’écrivain Robert Antelme, figure majeure de la Résistance, est arrêté et déporté. Sa jeune épouse Marguerite, écrivain et résistante, est tiraillée par l’angoisse de ne pas avoir de ses nouvelles et sa liaison secrète avec son camarade Dyonis. Il faut reconnaitre l’audace d’Emmanuel Finkiel (Je ne suis pas un salaud) d’adapter La Douleur de Marguerite Duras, mélange d’autobiographie et de fiction à l’écriture aussi aride que le désert d’Atacama. Dès le premier plan, Finkiel choisit de s’arrimer physiquement à son personnage. Sa caméra s’accroche à Duras (impressionnante Mélanie Thierry) pour capter cette douleur, lente gangrène qui vous isole jusqu’à vous détruire, floutant l’extérieur et jouant même à dédoubler littéralement son héroïne, Duras l’écrivain observant Duras le personnage. Certes audacieux, ce parti-pris se révèle vite étouffant. Alors que le cinéma permet justement d’extérioriser les états d’âmes par le regard des autres personnages, le hors-champ, les champs-contrechamps, la profondeur, Finkiel, lui, se contente d’isoler son héroïne jusqu’à rendre sa douleur nombriliste et insipide.

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