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Tristan Ranx : méditer sur la cité d’or

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Publié le

16 avril 2021

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Voyageur, érudit, écrivain, Tristan Ranx explore en même temps toutes les dimensions du réel. Avec Nuevo Dorado, il rapporte de sa recherche de la mythique cité d’or un livre aussi singulier qu’enivrant. Embarquement immédiat.
ranx

Comment vous définiriez-vous : écrivain-voyageur, explorateur, aventurier, scribe mobile ?

Je me suis posé la question à l’avance, sachant qu’on me la poserait, et à vrai dire, je ne vois pas trop la différence entre écrivain-voyageur, voyageur-écrivain, écrivain et voyageur. L’Odyssée, c’est quoi ? De la littérature ou du voyage ? Et Ulysse de Joyce ? Et Jules Verne ? Après, il y a des voyages imaginaires, mais ils se révèlent en général moins intéressants que les vrais parce que la réalité est bien plus extraordinaire que ce que l’on peut imaginer dans sa chambre.

La plupart des romans rapportent, il est vrai, un voyage initiatique.

Oui, La Vie mode d’emploi, de Georges Pérec, cela reste du roman initiatique. On peut le dire également pour Les Trois Mousquetaires, roman par lequel Dumas invente le tempérament français. Alors, certes, c’est un tempérament peu compatible avec le Code civil, mais au fond, si Napoléon s’était appliqué le Code civil, il ne serait jamais devenu Napoléon.

D’où vous vient cette manière très ample et très libre qu’on trouve dans votre livre de circuler dans le temps et dans l’espace ?

Il y a quelques fils conducteurs, sans quoi on se perdrait, mais c’est vrai que mon livre se présente comme un grand delta… Je n’avais pas prévu que ce soit publié, c’est pourquoi j’ai fait des choses qu’on n’imagine pas pour un récit de voyage : passer d’un temps à l’autre, d’un lieu à l’autre, oser des faux-raccords et des fondus au noir, comme au cinéma. Ma méthode est simple, c’est celle du mono-fichier. Je note tout sur mon I-Pad sans rien classer. Je suis un écrivain très moderne !

Le pôle du voyage et du livre, c’est l’Eldorado. Expliquez-nous l’évolution de ce mythe…

La première mention d’« El Dorado », c’est en Colombie, quand un Indien apprend au conquistador Belalcazar qu’il existe un roi qui, tous les ans, se présente recouvert de poudre d’or pour recevoir des trésors en provenance de toutes les régions, trésors qui sont alors jetés dans un lac. Les Espagnols baptisent ce roi « Le Doré », soit « El Dorado ». Les conquistadors cherchent alors à retrouver le lieu de cette fastueuse cérémonie et découvrent un plateau censé y correspondre, sauf qu’il n’y a plus personne et que l’or, si on en trouve, vient d’ailleurs. Ils se mettent alors à chercher cet ailleurs et le nom du roi devient la dénomination d’un lieu. [...]  

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