Il est déjà 20h15 : Bilal Hassani fulmine dans sa loge. Ce putain de maquilleur prend tout son temps. Il jongle entre les pinceaux et les poudriers mais n’a pas l’air tant que ça de savoir ce qu’il fait. Pas évident de trouver le juste milieu lorsqu’on est à la fois ministre de la Culture et digne représentant de l’héritage LGBTQIA+. Pas question de ressembler à une michetonneuse du bois de Boulogne lorsqu’on préside une cérémonie des Césars totalement inclusive.
« Ça ira », tranche-t-il au bout d’un moment en considérant son reflet d’un air inquiet. À 42 ans, il a perdu de sa superbe. Ses pommettes n’ont plus la jolie forme incurvée qui lui avait valu tant d’égards pendant sa jeunesse ; ses paupières sont fatiguées d’avoir été fardées quotidiennement pendant plus de vingt ans. « Je commence à ressembler à une de ces peintures de clown que les vieux encadraient dans leurs pavillons de banlieue », pense-t-il. Pas grave. Avec les retouches numériques appliquées en temps réel par la production – une belle invention, ça – les spectateurs n’y verront que du feu. [...]
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