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Le cinéma c’est aussi les sorties VOD et DVD. On profite de l’été pour une session de rattrapage pour voir ou fuir les sorties ciné manquées.
HOSTILES
De Scott Cooper
Avec Christian Bale, Rosamund Pike, West Studi et Ben Foster
Avec ses paysages majestueux, ses chevauchées fantastiques et ses affrontements épiques, le western est le genre filmé pour le cinéma. S’il se fait rare dans les salles obscures depuis la fin des années soixante-dix, il réapparaît tous les cinq ans, suscitant toujours autant d’engouement. En 1892, un légendaire capitaine de l’armée américaine accepte à contrecœur d’escorter un chef de guerre cheyenne et sa famille, désireux de retourner sur leurs terres tribales, en compagnie d’une veuve dont la famille a été assassinée. Hostiles ressemble furieusement au chef-d’œuvre de John Ford, La Prisonnière du désert. Et c’est bien son drame. Si le génie borgne se refusait à exhiber le massacre d’une famille de pionniers par les Indiens, jusqu’à mettre en scène John Wayne empêchant son neveu de découvrir l’horreur, Scott Cooper, quant à lui, se vautre dès l’ouverture dans une surenchère complaisante. Alors que le premier obligeait le spectateur à regarder autrement et se refusait à flatter ses bas instincts, le second fait le pari de capter par tous les moyens « le temps de cerveau disponible ».Hostiles est certes enrobé d’une belle plastique mais celle-ci se révèle insuffisante pour masquer la pauvreté du scénario et l’inexistence des personnages. De cette histoire d’ennemis intimes contraints de faire route ensemble, le réalisateur n’en tire rien. Ni affrontements, ni cheminement, ni rédemptions, juste des propos déclaratifs en ouverture. Pis encore, les indiens, West Studi en tête (Danse avec les loups), semblent aussi indispensables qu’une ceinture à une salopette. Reste Christian Bale saisissant et un plan final réussi. Ça reste tout de même très peu.
LA BELLE ET LA BELLE
De Sophie Fillières
Avec Sandrine Kiberlain, Agathe Bonitzer et Melvil Poupaud
Margaux, 20 ans, fait la connaissance de Margaux, 45 ans : tout les unit, il s’avère qu’elles ne forment qu’une seule et même personne, à deux âges différents de leur vie…« Je m’imagine des choses vraies » répond Margaux à sa meilleure amie. C’est le pari de Sophie Fillières, choisir le réalisme pour raconter une histoire qui relève du genre fantastique. Margaux est incarnée par deux formidables comédiennes, Agathe Bonitzer à 20 ans et Sandrine Kiberlain à 45 ans, qui ne se ressemblent pas physiquement mais partagent cette même singularité, ce même mystère et ce même désir de changement. C’est d’ailleurs côte à côte, face à un même miroir qu’elles se rencontrent pour la première fois. Une scène délicieusement loufoque que la réalisatrice refuse d’expliquer et de justifier, assumant jusqu’au bout ce postulat de départ. Toujours décalée mais jamais à côté, Sophie Fillières s’autorise toutes les libertés qu’offre son improbable scénario, s’amusant des situations comme cette scène de wagon-bar où la danseuse Aurélie Dupont destine le même autographe à trois personnes différentes. SiLa Belle et la belle souffre par instant de baisse de rythme et de quelques moments prévisibles, son écriture brillante et son élégante mise en scène emporte le spectateur dans une mélancolie joyeuse.
LE JOUR DE MON RETOUR
De James Marsh
Avec Colin Firth, Rachel Weisz, David Thewlis
Donald Crowhurst, un homme d’affaires anglais, passionné par la voile, est au bord de la faillite. Pour sauver son entreprise et vivre l’aventure dont il rêve depuis toujours, il décide de participer à la première course à la voile en solitaire pour remporter le grand prix. Soutenu par sa femme et ses enfants, il se lance alors dans cette incroyable odyssée à travers les mers du monde. Si la première partie pâtit d’une mise en scène engourdie et de personnages sévèrement atones, Le Jour de mon retour se révèle bien plus intéressant une fois Crowhurst en mer. Par un jeu sonore de perception des dangers et un équilibre malin des plans d’intérieur et d’extérieur, James Marsh donne du rythme et amène intelligemment le spectateur à se prendre au jeu de l’engrenage. Malheureusement, le parti-pris du réalisateur de déresponsabiliser son personnage en aseptisant sa vantardise et son égoïsme, appuyé par une déclaration finale aussi grandiloquente que grotesque, enferme son film dans une unique issue très dérangeante, l’amputant de toute ambiguïté qu’offre pourtant une disparition en mer.
THE DISASTER ARTIST
De James Franco
Avec James Franco, Dave Franco, Seth Rogen
En 2003, Tommy Wiseau, artiste passionné mais totalement étranger au milieu du cinéma, entreprend de réaliser un film. Sans savoir vraiment comment s’y prendre, il se lance … et signe THE ROOM, le plus grand nanar de tous les temps. Comme quoi, il n’y a pas qu’une seule méthode pour devenir une légende ! Par le choix d’une narration découpée en deux histoires, le récit de l’amitié du tandem Wisseau – Sestero et celle du mythique tournage, James Franco fait le pari intéressant d’élargir l’intérêt du sujet au-delà du cercle des fans. Malheureusement The disaster artist pâtit d’un manque de parti-pris sur le personnage, mi-idiot de Dostoïevski, mi-crétin, et peine à rendre crédible cette improbable amitié. La composition de James Franco, désenchantée et touchante, est juste mais écrase celle, médiocre, de son frère Dave Franco, annihilant ainsi presque les nuances et mystères que son regard était censé apporter sur Wisseau. Reste le tournage, hilarant par moment mais qui se fige trop rapidement en une succession de sketchs et d’anecdotes jusqu’à se satisfaire de mettre en scène la nullité gênante d’un homme plutôt que la fabrique d’un échec.
BATTLESHIP ISLAND
De Ryoo Seung-wan
Avec Joong-ki Song, Soo-an Kim
Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs centaines de Coréens sont emmenés de force sur l’île d’Hashima par les forces coloniales japonaises. L’île est un camp de travail où les prisonniers sont envoyés à la mine. Un résistant infiltré sur l’île élabore un plan d’évasion géant, afin de sauver le plus grand nombre de prisonniers possible. Par son sujet méconnu en Occident et sa opulente mise en scène, Battleship Island ne vous laissera pas indifférent. La première partie est franchement réussie. Mise en abîme des personnages, exposition des enjeux, présentation de l’île, organisation sur place… Une fois la belle mise en place effectuée, le réalisateur prend son temps, pour immerger le spectateur au cœur du lieu et se familiariser avec un univers qui lui est étranger. Malheureusement une fois bien installée, la mécanique parfaitement huilée se met à ronronner malgré un déploiement de moyens impressionnants. La galerie de personnages, ambitieuse, souffre d’un déséquilibre, figeant certains dans une caricature grossière pourtant absente jusque-là. L’intrigue perd en efficacité et la (longue) scène finale, malgré sa fougue et sa virtuosité, ne réussit pas à gommer les carences scénaristiques et narratives d’un film à bout de souffle.
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