Au printemps dernier, Boris Johnson était sévèrement frappé par le coronavirus. Il s’en est sorti et a pu quitter l’hôpital à temps pour accueillir son nouveau-né dont l’un des prénoms, Nicholas, est un hommage aux deux médecins homonymes que le Premier Ministre britannique crédite de lui avoir sauvé la vie. Boris Johnson s’en est sorti. Mais on murmure que cette épreuve l’a affaibli. De fait, il lui arrive ces temps-ci de laisser son auditoire coi.
À la conférence annuelle du parti Tory, revenant sur le fait qu’il avait contracté le virus, il a déclaré tout de go : « Mes amis, j’étais trop gros », avant d’annoncer à ses électeurs qu’il avait, depuis, perdu 12 kilos… Sa nouvelle silhouette ne parlant pas d’elle-même, c’était une info, mais le scoop a pu sembler hors de propos vu la crise économique qui couve, doublée des complexes négociations en cours sur le Brexit. Dans son discours, Johnson a aussi insisté sur sa passion du moment : le vent. « Le Royaume-Uni sera au vent ce que l’Arabie saoudite est au pétrole : une terre de ressources illimitées », a-t-il claironné. Autour de son île, il veut couvrir l’horizon maritime de champs d’éoliennes offshore. Pour la conservation des paysages, on repassera. Quant aux restrictions drastiques des libertés individuelles pour contenir la propagation du virus, elles n’ont rien à envier à nos couvre-feux, et désespèrent les électeurs tory soucieux du live and let live.
L’artisan du triomphe historique des Conservateurs aux élections de décembre 2019 est méconnaissable. BoJo aurait perdu son mojo. Et le travailliste de base de demander, sarcastique, à son ami tory : « Alors, tu regrettes d’avoir voté pour un gouvernement conservateur ? » À quoi le tory de base, éprouvé aux sarcasmes, réplique : « Je regrette de ne pas avoir un gouvernement conservateur ». [...]
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