Giscard est mort. Alors je revois brièvement le printemps précédant mon bac. L’ancien grand argentier de de Gaulle incarnait la jeunesse et la modernité, on voyait des jeunes bourgeoises et bourgeois avec le t-shirt pas encore collector « Giscard à la barre », on savait que des étoiles contemporaines incontestables comme Bardot et Gainsbourg (le Gainsbourg de Melody Nelson !) suivaient son panache blanc. Ma petite sœur s’était rendue à son meeting parisien de 100 000 personnes. Moi déjà contre-cool j’avais préféré me retrouver avec 500 marginaux à celui d’un politicien à bandeau et tempérament de corsaire. Pas grave, ni ma sœur ni moi n’avions l’âge de voter.
Giscard élu, tout s’est lentement dégradé, surtout « à droite », entre Chirac entamant sa guerre de sécession populiste, et tous les sourires que VGE lançait à la gauche, histoire de rassembler deux Français sur trois. Et puis cette démagogie sur le dos d’éboueurs africains, cet accordéon de frime… Je crois qu’on n’a pas trop fait attention à son pire coup, le regroupement familial, l’immigration étant encore, plus pour très longtemps, assez loin de nos portes. [...]
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