L’histoire de Raymond commence avant sa naissance, en 1204. Sa mère ne parvient pas à lui donner la vie, et meurt en couches. Le père, au désespoir de perdre à la fois femme et enfant, demande à un membre de sa famille d’ouvrir le ventre de sa femme pour en sortir le bébé. Un scénario qui fait grincer des dents : on n’ose imaginer le genre de césarienne avec un couteau rouillé éventrant une jeune femme morte. Mais en réalité, les larmes donnent la vie. Et il fallait au moins ça à Raymond. Car vu le projet que Dieu a pour lui, autant annoncer la couleur tout de suite. Démarrage en côte, et ça ne va pas s’arranger. Maman partie rejoindre le Bon Dieu, un papa un peu désemparé s’occupe de lui du mieux qu’il peut. Son enfance reste peu connue, mais il sort du petit garçon non-né (d’où son nom « nonnat ») un jeune homme pieux, à l’âme en acier trempé et au cœur bourré de charité.
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À 18 ans, le talentueux Raymond prend l’habit de prêtre. À l’époque, pour ne pas changer, des terroristes musulmans prennent des chrétiens en esclavage le long des côtes de la Méditerranée, contre rançon. Al Qaïda n’a rien inventé. Comme Raymond consomme de la lourde bouffe catalane riche en cochon et testostérone, son seuil de tolérance aux razzias de la religion de paix et d’amour est très limité. Il s’engage donc dans l’Ordre de la Merci. Cet ordre forme les ancêtres d’Arnaud Beltrame par cargos entiers : ces prêtres au courage sidérant se livraient aux preneurs d’esclaves dans le plus grand des calmes à la place des otages. Et ce, jusqu’à ce que le pognon demandé soit versé. Tout ça, pour épargner à leurs frères chrétiens les tourments de la chair. [...]
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