Des étudiants de SciencesPo Paris seraient incités à rédiger une copie de sociologie en langue inclusive, selon Le Figaro : quoi qu’il en soit, une information tâchant de dénoncer la nouvelle hégémonie culturelle, celle qui s’impose progressivement dans les milieux intellectuels et académiques. En effet, tous les indicateurs ne sont-ils pas au vert ? Du côté, entre autres, des Inrockuptibles (article de Louise Vandeginste, le 16 septembre 2020), de France Culture (« L'alphabet épicène de Tristan Bartolini »), de Canal Plus avec l’émission « Magistral.e », d’Arte avec le documentaire « Désobéissant.e.s ! », et, surtout, de beaucoup de syndicats. Car, qui n’a pas reçu des courriels mentionnant « jeunes chercheur.e.s », « un.e enseignant.e », « autrice », etc. ?
Syndicats, médias, partis politiques, inspection académique, fonction publique, autant d’acteurs qui ne cachent plus leur agenda métapolitique : une féminisation forcée, au nom de la lutte et pour la différence et pour l’indifférenciation. Comme si l’humanité avait toujours voulu conjurer la malédiction qu’elle aurait subie après avoir érigé la tour de Babel. Car, à travers la transformation de la langue, c’est une civilisation tout entière qui tend à se transformer : « Héritage de mots, héritage d’idées », disait Léon Brunschvicg. Peu ou prou, voilà une anglo-saxonisation des esprits, incarnée, en quelque sorte, par le canard-lapin de Ludwig Wittgenstein (selon la manière de le regarder, on voit soit un canard soit un lapin), puisque le langage ordinaire serait empli d’ambiguïtés, nonobstant les homonymies et les homophonies, le tout manifestant l’apriorité du signifiant sur le signifié, voire de la lecture sur l’écriture. Ou bien, la parole contre la langue. [...]
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