La peinture de François-Xavier de Boissoudy s’est mise à brûler et nous nous consumons. Celui qui peignait avec du noir et de l’eau est revenu à la terre. À cause de la prière ? Peut-être bien, puisque c’est une demande du Notre Père qui sert de fil pour relier les quelque quarante tableaux exposés à la galerie Guillaume du 7 avril au 29 mai. Que ton règne vienne ! Voilà ce qui doit être traduit en peinture. Chaque fois que Boissoudy traite un sujet religieux, il le fait toucher terre en partant d’une réalité quotidienne.
Que ton règne vienne… Il convient d’abord de savoir ce que cela veut dire dans nos vies. C’est ainsi que le peintre a choisi d’utiliser des bruns à l’huile qui deviennent jaune, or, lumière, quand on les dilue. Quant au brun, c’est la couleur de terre utilisée déjà il y a 20 000 ans à Lascaux – cette espèce de chapelle de l’art pariétal. De cette couleur première, l’eau libère la lumière contenue, et des taches se forment ainsi, le peintre composant, avec cette économie de moyens maximale, terre et eau, le plus fidèlement possible, cette image entraperçue un matin entre deux eaux, au bord du réveil, dans le silence[...]
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