Rangez la chouineuse Harry Potter et sa cicatrice pourrie au front. Anne-Catherine saigne des plaies de notre Seigneur, guérit les malades par sa prière et voit les pas de Dieu fait homme sur Terre.
La petite Anne-Catherine naît le 8 septembre 1774 dans la petite ville de Coesfeld, non loin de Münster, en Allemagne. Dans sa petite famille de paysans, on baptise les mômes à la naissance au cas où ils crèveraient rapidement. Mais la petite a manifestement autre chose à foutre que de pioncer du sommeil du juste. Déjà, il faut garder les vaches et sentir la bouse : c’est un job à temps complet. Ensuite, il faut écouter le curé parler de la Bible : pour Anne-Catherine, le meilleur moment de la semaine. Elle vit ces récits comme si elle y était, mieux qu’avec l’Occulus Rift 3D ou le meeting en odorama de Mélenchon. Trop fragile pour rester dehors à torcher le cul des poules, on l’envoie faire de la couture chez la maîtresse Krabbe, qui fait son instruction en couture et religion en même temps.
En France voisine, c’est le bordel, comme à l’accoutumée. Nous sommes en 1793, le roi Louis XVI se fait raccourcir d’une tête au niveau des épaules, et de nombreux curés un peu plus futés que la moyenne fuient le pays. Pour Anne-Catherine, le message devient clair : elle sera religieuse, pour prier aux côtés des chœurs angéliques et éviter les drames français à la Westphalie. D’autant que les bails chelous ont déjà commencé pour elle. Pas de bijoux d’un prétendant merdique pour la jeune femme : Jésus lui dépose sa couronne d’épine sur le crâne, et elle saigne du front tous les vendredis.
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Le 13 novembre 1803, elle fait sa profession de religieuse comme sœur augustine. Pas de bol, l’habit règlementaire comporte une collerette blanche, et les taches de sang commencent à se remarquer, malgré ses efforts pour les dissimuler. L’abbé Lambert, qui avait fui la France, la prend à son service comme gouvernante : la petite jeune bosse sérieusement et fait montre d’une piété qui l’inspire. Malheureusement, elle ne pourra pas le servir longtemps. Parce qu’il y a un vendredi dans chaque semaine, et que c’est le jour où elle vit la Passion de Jésus comme si elle y était. [...]
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