Mardi soir, Yvenn le Coz et deux de ses amis militants pour l’UNI prenaient un verre dans un café. « Aucune action politique n’était prévue, nous étions juste tous les trois, entre amis » nous confie-t-il. Dans le bar, étaient présents plusieurs membres de groupements antifas grenoblois, qui n’avaient pas l’air de manifester un grand intérêt pour les syndiqués de droite, jusqu’à ce que ces derniers décident de quitter les lieux, vers minuit. « Quand ils ont vu que nous partions, six d’entre eux se sont levés, certains ont couvert leur visage, et ils nous ont suivi à l’extérieur. Évidemment, nous avons appelé la police immédiatement, sachant pertinemment ce qui risquait de nous arriver ». Une fois dehors, après plusieurs insultes, les antifas ont attaqué les partisans de l’UNI avec une rare violence. Une militante en particulier a été rouée de coups par deux hommes, ces derniers visant délibérément le visage. « Les groupements antifascistes se veulent aussi féministes, mais ne rechignent pas à envoyer deux hommes tabasser une femme quand celle-ci ne partage pas leur doxa » tonne le responsable de l’UNI Grenoble, à raison. Les assaillants ont aussi fracassé le téléphone portable de la jeune femme.
Mais l’UNI commence à être habituée à ce genre de faits. Alors que le deuxième tour de la présidentielle approche à grands pas, Yvenn le Coz témoigne de la recrudescence des attaques contre ses militants, et surtout de l’escalade de la violence : « L’année dernière, nous recevions quelques menaces lors de nos collages, mais rien de très sérieux. Depuis que la campagne présidentielle est commencée, rien n’est plus pareil : on s’en prend physiquement à nous, comme par exemple au meeting de Philippe Poutou, ou encore hier soir ». L’Université Grenoble-Alpes a pourtant été mise au courant de la récurrence des agressions, mais rien ne change, loin de là : les violences s’aggravent. « Mardi soir, nous connaissions les antifas qui nous ont attaqué, et malgré cela, certains n’ont même pas daigné cacher leur visage. Ils commettent leurs méfaits en toute impunité et à la vue de tous, ils savent très bien qu’ils ne risquent rien, une garde à vue tout au plus ». Hier les menaces, aujourd’hui les coups et blessures, qu’adviendra-t-il de demain si la menace antifa n’est pas prise au sérieux par les autorités ?
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L’UNI aurait d’ailleurs de quoi être découragée : « Il est de plus en plus difficile d’être un militant de droite qui s’assume. Dès que l’on s’engage pleinement, dès que l’on montre son visage, on s’expose à des menaces ». Pourtant, le responsable de la branche grenobloise de l’association assure que « face aux méthodes fascistes des antifas, rien n’entame notre détermination ». Yvenn le Coz espère tout de même que le prochain mandat présidentiel sera celui qui viendra mettre un terme à « l’insécurité générale qui règne en France, et qui fait que l’on ne se sent pas assez protégé lorsque l’on pratique notre activité militante ». Réponse le 24 au soir.