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Napoléon (1927) d’Abel Gance
C’est découvrant Naissance d’une nation de D. W. Griffith au début des années 1920 qu’Abel Gance décide de se lancer à la conquête de Napoléon. Son ambition est démesurée à l’image des grands hommes qu’il admire : le réalisateur français n’imagine pas un film mais six, allant de cette fameuse bataille de boules de neige à Brienne-le-Château jusqu’à la captivité à Saint Hélène. Gance tourne le premier épisode qui retrace la vie de l’empereur de 1781 jusqu’au début de sa campagne d’Italie en 1796. Son film dure sept heures. Le succès est international mais ses financiers abandonnent, le budget prévu pour l’ensemble a déjà été englouti. Gance remontera sans cesse son film jusqu’en 1971, qui sera tronçonné à de multiples reprises par les distributeurs. La seule version véritablement visible aujourd’hui reste la première, reconstituée en 1981 par Francis Ford Coppola, d’une durée de 230 minutes. L’occasion de redécouvrir le génie fou de Gance, avant-gardiste de la technique, qui délaissa le vieux trépied pour des caméras embarquées, même sous-marines, prêt à tout, jusqu’à inventer le split-screen en filmant son majestueux finale de trente minutes de trois points de vue différents (à l’époque diffusé sur trois écrans). Un monument.
llusions perdues (2021) de Xavier Giannoli
Sans doute la meilleure adaptation de Balzac de l’histoire. Le réalisme, le rythme, le propos, le tragique de l’existence, tout y est. On s’en émerveillera encore dans cinquante ans.
L’Armée des ombres (1969) de Jean-Pierre Melville
Melville, Ventura, Signoret, on pourrait s’arrêter là. Un film qui possède une qualité inestimable, la nuance, capable de montrer toute l’obscurité des résistants et de leur destin. Leur héroïsme n’en est que plus étincelant. [...]
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