En 1985 au cours d’une interview, le grand Lino Ventura se plaint de la médiocrité des scénarios qu’il reçoit. « Une mutation s’effectue aujourd’hui dans le cinéma, une autre génération apparaît. Ces gens n’ont jamais souffert, ils ne connaissent rien de la vie ». Lino Ventura est mort trop tôt pour assister au couronnement d’une génération de geignards et de fils à papa dont la nullité a fini par décourager le public.
Pour sauver l’honneur, il reste quelques Mohicans comme Francis Renaud. Acteur depuis trente ans, les épreuves de la vie ont sculpté sa silhouette à coups de burin. Né le 27 septembre 1967 à Thionville en Lorraine, Francis Renaud perd son père ouvrier à 4 ans. Arraché à ses grands-parents qu’il adore, il doit suivre sa mère et son nouvel homme dans les Vosges. « Je détestais cette vie. Mon beau-père m’enfermait dans les placards ou me faisait courir en slip dans la neige. À 10 ans j’avais déjà fugué et redoublé deux fois. La seule chose qui me passionnait était le cinéma : rejoindre cette vie imaginaire pour quitter la mienne ». Un rêve de gosse aussi atteignable que de toucher l’EuroMillions ! Élève médiocre, Francis est orienté vers un CAP de cuisine. Des patates à la cuisson des viandes, il s’accroche à son rêve : devenir acteur. [...]
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