Quels sont les enjeux principaux de ces élections européennes ?
Jamais une élection européenne n’aura été aussi importante. Nous sommes à la fois devant un défi vital et une occasion historique. Ce défi vital, c’est celui de la continuation ou de la disparition de notre civilisation, telle qu’elle a été façonnée par les siècles et telle que nous aimerions la transmettre. Oui, sous les coups cumulés de l’immigration de peuplement et de l’islamisation, qui en est l’une des conséquences majeures, nous pouvons assister dans les décennies à venir à la disparition de ce trésor pour l’humanité qu’est la civilisation européenne.
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Je veux attirer l’attention de vos lecteurs sur un fait particulièrement parlant : en 2022, il y a plus de migrants qui sont entrés en Europe que d’enfants qui y sont nés. Nous sommes à la croisée des chemins. Le choix est simple : perpétuer une civilisation de culture européenne chrétienne ou capituler et voir l’Europe devenir un continent islamique ? Je mène cette campagne avec beaucoup d’enthousiasme car, pour la première fois, nous avons l’occasion historique de changer de majorité et donc de cap politique au Parlement européen. Le basculement politique est à portée de main : tous les sondages européens montrent que nous pouvons mettre fin à cette Union européenne gouvernée depuis des décennies par le centre et la gauche, et la remplacer par une UE gouvernée à droite. Grâce à une coalition des droites, nous pourrons mettre fin à l’alliance délétère du groupe des LR (le PPE), des socialistes et des macronistes qui siègent tous ensemble dans la majorité d’Ursula Von der Leyen et gouvernent l’UE depuis des décennies. Pour y parvenir, le groupe ECR auquel appartient Reconquête a un rôle décisif à jouer.
Pourquoi avoir décidé de rejoindre le groupe ECR au Parlement européen ?
L’ECR est d’ores et déjà le groupe le plus influent à droite au Parlement européen, il rassemble des députés de 17 nationalités différentes dont 4 partis au gouvernement, en Italie, en Suède, en Finlande et en République tchèque et probablement bientôt 5 avec le Fidesz de Victor Orbán. Il est le groupe qui demain pourra battre le groupe des macronistes à Bruxelles, faire ou défaire la majorité afin de mener une véritable politique de droite face à la submersion migratoire, au progressisme sociétal ou au fanatisme des verts qui persécutent nos paysans. Dans la grande course contre la montre qui est engagée pour que la France reste la France et que l’Europe reste l’Europe, le 9 juin 2024 est une date clef.
L’ECR est d’ores et déjà le groupe le plus influent à droite au Parlement européen, il rassemble des députés de 17 nationalités différentes dont 4 partis au gouvernement, en Italie, en Suède, en Finlande et en République tchèque et probablement bientôt 5 avec le Fidesz de Victor Orbán.
Marion Maréchal
Mais je vais également vous parler d’un symbole. Le 21 mars dernier, des représentants de toutes les délégations nationales au sein du groupe ECR se sont retrouvés à Subiaco, en Italie, pour y signer une « Charte des Valeurs ». Pourquoi à Subiaco ? Car c’est là, dans la « sainte grotte », que Benoît de Nursie, futur saint Benoît, vécut en ermite. Saint Benoît, devenu saint patron de l’Europe voici 60 ans désormais, a été aussi choisi par le groupe des conservateurs comme figure tutélaire pour la signature de cette charte dont je peux citer le premier article : « L’Europe est avant tout un concept historique et culturel. Fidèles aux enseignements de saint Benoît, nous soulignons l’importance de préserver notre patrimoine culturel et nos valeurs traditionnelles. Nous partageons une identité commune profondément enracinée dans la tradition hellénistique, romaine et chrétienne. »
Je dois reconnaître qu’au-delà des aspects purement stratégiques, politiques et même idéologiques, je ne suis pas insensible à ce supplément d’âme et de profondeur. « Tout commence en mystique et finit en politique », écrivait Charles Péguy.
Vous êtes élue : quelles seront vos priorités au Parlement européen ?
Chacun doit bien comprendre que si nous parvenons à instaurer une majorité alternative fondée sur une coalition des droites, qui sera à la fois une majorité de blocage et une majorité de vote, alors plus aucun texte inspiré par les macronistes, la gauche ou les extrémistes verts ne pourra être adopté et entrer en vigueur. Terminé le délirant Pacte vert tellement symptomatique de cette écologie punitive et normative que je combats ; terminées les législations favorables à la submersion migratoire de l’Europe ; terminée la collusion des institutions européennes avec l’islamisme et les Frères musulmans ; terminée la déconstruction de tous les repères et le soutien à l’activisme LGBT comme à la propagande de la théorie du genre. Ici sont les combats prioritaires à mener.
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À quoi doit servir l’Union européenne aujourd’hui ?
Après plus de 70 ans de construction européenne, il est temps de réagir face aux promesses non tenues. Notre continent est devenu une colonie numérique des États-Unis, une colonie économique de la Chine, une colonie de peuplement de l’Afrique et est en passe de devenir une colonie culturelle et religieuse islamique. Belle réussite !
Je propose exactement l’inverse de ce modèle qui nous a collectivement conduits à l’échec et à l’impuissance. La boussole du projet européen doit être le renforcement, la protection et la transmission de notre civilisation commune. À quoi ressemblerait une Europe à droite ? Une Europe qui refuse la décroissance pour défendre une vision équilibrée réconciliant protection de l’environnement et prospérité économique. Une Europe dont la politique agricole vise l’autonomie alimentaire, assure la traçabilité des produits, encourage les circuits courts par la priorité locale. Une Europe qui coordonne les moyens européens pour protéger physiquement ses frontières, organiser l’action commune en Méditerranée, détruire les filières de passeurs, coopérer avec les pays de départ pour casser l’afflux de clandestins. Une Europe qui protège ses marchés du dumping social et fiscal, qui garantit une concurrence juste, qui autorise les aides d’État dans les secteurs stratégiques.
Après plus de 70 ans de construction européenne, il est temps de réagir face aux promesses non tenues. Notre continent est devenu une colonie numérique des États-Unis, une colonie économique de la Chine, une colonie de peuplement de l’Afrique et est en passe de devenir une colonie culturelle et religieuse islamique. Belle réussite !
Marion Maréchal
Une Europe qui interdit les mères porteuses, qui ne se soumet pas à l’agenda idéologique woke, LGBT et progressiste. Une Europe qui refuse l’islamisation du continent, interdit les Frères musulmans et bloque tout financement du prosélytisme islamique. Une Europe qui tend vers l’autonomie énergétique, qui soutient et développe le nucléaire, organise la sécurisation de nos approvisionnements gaziers, développe les industries de la transition énergétique. Une Europe qui se donne les moyens de ravir le leadership de la conquête spatiale aux Américains. Une Europe qui facilite les coopérations volontaires sur de grands programmes communs utiles à son indépendance. Et enfin, surtout, avant tout, une Europe qui dit qui elle est, notamment en inscrivant les racines chrétiennes dans les traités. N’est-ce pas là le premier acte d’existence ? De souveraineté ? Une personne ne peut savoir ce qu’elle veut sans savoir qui elle est.
L’UE peut-elle être réformée de l’intérieur ? À quoi ressemblerait cette « union » s’il y avait une prise de pouvoir des partis dits populistes-souverainistes- illbéraux ?
Je sais bien que pour répondre à des maux profonds, certains pensent que la solution résiderait dans une sortie pure et simple de l’Union européenne. Je comprends la colère des Français tentés par le Frexit mais ce n’est pas au moment où la droite forte, populaire, souverainiste et conservatrice progresse partout en Europe, où nos amis et alliés conquièrent le pouvoir dans de si nombreux pays, qu’il faut déserter.
Je vous le dis franchement : je n’ai pas de tabous. Si un jour, j’avais la conviction que les intérêts de la France seraient mieux défendus dehors que dedans, que les avantages d’un Frexit seraient plus nombreux que les handicaps, alors évidemment, je serais du côté des intérêts français. Mais aujourd’hui, être du côté des intérêts français, c’est prendre toute notre place dans la grande bataille politique, idéologique, anthropologique même, qui se joue au Parlement européen. Les nations d’Europe nous attendent et la France doit répondre à l’appel. Quant à la coalition des droites, Jordan Bardella a admis lui-même lors de ses vœux que son groupe européen, ID, travaillerait demain avec le Groupe ECR de Reconquête au Parlement européen.
Je comprends la colère des Français tentés par le Frexit mais ce n’est pas au moment où la droite forte, populaire, souverainiste et conservatrice progresse partout en Europe, où nos amis et alliés conquièrent le pouvoir dans de si nombreux pays, qu’il faut déserter.
Marion Maréchal
C’est évidemment souhaitable et j’espère que ce chemin que nous trouverons pour travailler ensemble à Bruxelles, nous le trouverons aussi en France dans les années à venir. Je suis convaincue que les intérêts français seront d’autant mieux défendus si ces deux partis, le RN et Reconquête sont présents à Bruxelles de façon complémentaire. Devant la montée en puissance du groupe ECR, il est également tout à fait probable qu’une partie du PPE décide de rompre l’alliance historique avec les socialistes et les écologistes pour préférer une alliance avec la droite.
L’UE a annoncé un plan pour traiter la question migratoire. Est-ce un sujet qui se règle à l’échelle européenne ? Quelles mesures préconisez-vous en matière ?
Je rappelle que 52 % des jeunes Africains souhaiteraient émigrer en Europe (African Youth Survey, 2022). Nous sommes littéralement face à un continent qui se déverse dans un autre. La question migratoire est de toute évidence un défi continental qui appelle une réponse nationale ET européenne. Il ne suffira pas de stopper les clandestins à la frontière de Menton ou sur les Pyrénées, il faut aussi stopper les départs des pays d’origine avant leur arrivée sur le continent. Sur le plan européen, nous souhaitons la mise en place d’un blocus militaire naval en Méditerranée, une action conjointe sur le modèle de l’opération Sophia de 2015 pour stopper les bateaux de migrants, les ramener vers les côtes de départ, et détruire les embarcations utilisées par les passeurs. J’étais le 15 septembre dernier à Lampedusa, au cœur du chaos migratoire, et je peux vous assurer que ce blocus naval – réclamé par Giorgia Meloni et empêché par les gouvernements français et allemands notamment ! – est absolument nécessaire.
Comme vous le savez, une frontière se défend en réalité toujours au-delà de sa limite. C’est pourquoi nous défendons la signature d’accords avec les pays de départ pour la création de « hotspots » où seraient effectuées les demandes d’asile, et le conditionnement du versement de l’aide publique au développement à la lutte effective contre l’émigration et à l’acceptation du retour des migrants dans leur pays d’origine. Le principe du refus des laissez-passer consulaires est une aberration ! Entre janvier et juillet 2021, l’Algérie avait ainsi délivré 31 laissez-passer… pour 7 731 OQTF.
Je rappelle que 52 % des jeunes Africains souhaiteraient émigrer en Europe (African Youth Survey, 2022). Nous sommes littéralement face à un continent qui se déverse dans un autre. La question migratoire est de toute évidence un défi continental qui appelle une réponse nationale ET européenne.
Marion Maréchal
En la matière, il convient de saluer l’action déterminée de Giorgia Meloni, parfois injustement attaquée dans notre pays. Non seulement la présidente du Conseil italien mène une action déterminée contre les ONG pro- migrants, avec des saisies de bateaux régulières, mais surtout, elle a contraint l’Union européenne à signer un accord de coopération avec la Tunisie dont le résultat est sans appel : une diminution de 70 % des débarquements de migrants !
Je considère clairement qu’il faut intégralement rapatrier et garder le droit en matière d’immigration : l’acquisition de la nationalité, l’entrée, le maintien ou pas d’un étranger sur notre territoire, doivent relever essentiellement du droit national. Il est aussi nécessaire de réserver la libre circulation dans l’espace Schengen aux seuls Européens. Enfin il faudra réduire drastiquement le périmètre du droit d’asile, droit européen, notamment en réduisant la liste des pays sûrs.
Comment fait-on pour contrecarrer l’action des juges européens ?
Je pense qu’en la matière, notre principal problème vient des juges nationaux qui, du Conseil constitutionnel au Conseil d’État, s’empressent de surinterpréter la Constitution et le droit européen et international. Je suis par ailleurs favorable à la sortie de la France de la CEDH. Il est urgent d’exiger que la Commission comme les juges cessent d’outrepasser les traités. Mais, je le répète, il ne faut pas croire que la France serait isolée dans cette démarche. De plus en plus de pays sont sur cette ligne.
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Aide militaire à l’Ukraine : stop ou encore ?
Je suis tout de même étonnée de constater que les plus bellicistes, comme le PS, certains LR et le centre macronien, sont aussi ceux qui depuis des décennies ont méthodiquement sabordé nos armées et nos capacités de défense. Je rappelle qu’en 2017, à peine arrivé à l’Élysée, Emmanuel Macron n’avait rien trouvé de plus judicieux que d’humilier puis de pousser à la démission le chef d’État-Major des armées, le général Pierre de Villiers, qui avait protesté alors que le ministère de la Défense se voyait amputé d’un budget de 850 millions d’euros. Aujourd’hui, comme l’ont révélé vos confrères du Canard enchaîné, la production annuelle d’obus français représente l’équivalent d’une seule heure de tir pour les 75 canons Caesar livrés à l’Ukraine. Une heure ! Soyons réalistes : nous pouvons aider l’Ukraine qui défend son intégrité territoriale face à la Russie, à travers une aide logistique, financière, humanitaire et mais en aucun cas au détriment de notre propre réarmement et au risque d’une escalade guerrière.
Personne n’envisageait que la Russie envahisse l’Ukraine. Aujourd’hui, on explique qu’elle n’ira pas au-delà des frontières ukrainiennes. Est-ce bien certain ?
Dans ce conflit, en matière de prédictions, nous devons faire preuve d’humilité et de prudence. Si personne ne pensait que la Russie envahirait l’Ukraine, d’autres en revanche étaient persuadés que les sanctions occidentales mettraient l’économie russe à genoux ou que les jours de Vladimir Poutine étaient comptés après la mutinerie du groupe Wagner. Pour ma part, même si tous les scénarios doivent, par principe, être pris au sérieux, je pense que la Russie n’a pas les moyens de pousser plus loin son avantage pour des raisons liées à sa démographie vieillissante, à sa capacité militaire ainsi qu’à son économie qui ne pourrait pas tenir une guerre d’aussi haute intensité en cas de conflit ouvert avec les forces de l’OTAN.
Élection oblige, les États-Unis temporisent. Que doit faire l’Europe sur le plan stratégique ? N’est-ce pas une opportunité pour s’affirmer géopolitiquement ?
Justement, si l’Europe devait s’affirmer géopolitiquement, c’est pour incarner une troisième voie entre la Chine et les États-Unis. Et si nous poursuivons cet objectif, je ne suis pas certaine que nous ayons intérêt à nous engager dans un conflit militaire direct avec la Russie.
Quelles mesures européennes pourraient répondre aux problèmes des agriculteurs ?
La colère historique des agriculteurs français et européens a enfin mis en lumière la situation dramatique du monde paysan et notre dépendance de plus en plus forte aux importations étrangères. Le monde paysan est pris en étau entre la concurrence déloyale permise par Bruxelles d’un côté et la bureaucratie et la fiscalité française de l’autre. Le tout guidé par un fanatisme écologique déconnecté des réalités de terrain.
Pour sauver notre agriculture, je défends ces axes forts : la réorientation de la Politique agricole commune qui doit viser comme objectif prioritaire l’auto-suffisance alimentaire et non le verdissement des aides, l’arrêt immédiat du tsunami règlementaire lié au Pacte vert,
la fin des interdictions sans solution de produits phytosanitaires et la possibilité pour les États de déroger au droit européen en autorisant la priorité locale et nationale dans les marchés publics de la restauration collective, assurant ainsi un revenu stable à nos producteurs. Il est inadmissible que la moitié de la viande consommée dans les cantines scolaires françaises soit d’origine étrangère.
La colère historique des agriculteurs français et européens a enfin mis en lumière la situation dramatique du monde paysan et notre dépendance de plus en plus forte aux importations étrangères.
Marion Maréchal
Justement, que pensez-vous des actions de l’UE en matière écologique ?
L’UE est schizophrène. D’un côté, elle asphyxie nos économies et organise la décroissance agricole avec le Pacte vert et, de l’autre, elle ouvre nos marchés à des pays qui ne respectent pas nos standards environnementaux, fiscaux ou sociaux. Je m’oppose frontalement à cette vision et je promeus comme alternative la relocalisation de notre production agricole et industrielle pour faire baisser nos émissions de gaz à effet de serre (GES) – dont la moitié est due aux importations –, un grand plan européen de développement du nucléaire, l’investissement massif dans les projets de mini-réacteurs SMR, l’investissement dans le ferroviaire, comme pour le projet Lyon-Turin, qui permettrait de sortir des millions de camions de nos routes. J’ai bien plus confiance en nos agriculteurs, en nos pêcheurs et en nos chasseurs pour entretenir nos paysages et pour préserver la biodiversité, qu’en Greta Thunberg ou Sandrine Rousseau qui sont des caricatures idéologues.
Pourquoi voter pour vous plutôt que pour Jordan Bardella ?
Chacun connaît mon lien, affectif autant que politique, avec les électeurs du RN. C’est aussi un lien intime : je sais qui je suis et d’où je viens. Mon ennemi dans cette élection n’est pas le RN mais la fausse droite et la vraie gauche. Évidemment si nous ne sommes pas dans le même parti, c’est que nous avons aussi des divergences. Contrairement à nous, le RN réfute l’idée d’un choc des civilisations avec l’islam sur le sol français. Nous souhaitons lutter contre l’assistanat et réduire les dépenses sociales pour permettre de baisser les charges sur les salaires. À l’inverse, à l’Assemblée nationale, le RN n’a pas soutenu l’adoption des 15 heures d’activité obligatoire en contrepartie du versement du RSA.
Chacun connaît mon lien, affectif autant que politique, avec les électeurs du RN. C’est aussi un lien intime : je sais qui je suis et d’où je viens. Mon ennemi dans cette élection n’est pas le RN mais la fausse droite et la vraie gauche.
Marion Maréchal
Nous sommes plus conservateurs sur les sujets de société. Nous sommes opposés à la constitutionnalisation de l’IVG comme nous serons opposés à la légalisation de l’euthanasie. Nous sommes également très engagés contre la propagande woke et l’activisme LGBT dans la société, dans nos écoles et à Bruxelles. Dans une élection à un tour à la proportionnelle, toutes les listes dépassant 5 % auront des élus : il n’y a pas de logique de « vote utile ». Si vous allez voter Reconquête le 9 juin, vous aurez des élus.
Pourquoi voter pour vous plutôt que pour François-Xavier Bellamy ?
Je dois vous le dire, je peine à comprendre François-Xavier Bellamy. Pourquoi a-t-il soutenu jusqu’à la dernière minute Valérie Pécresse, laquelle s’est empressée d’appeler à voter Macron ? Pourquoi veut-il continuer coûte que coûte à vouloir sauver LR qui est devenu le banc de touche du gouvernement ? Pourquoi rester dans le groupe PPE qui vient d’investir officiellement Ursula Von der Leyen comme sa candidate à la tête de la Commission ?
Voter pour François-Xavier Bellamy le 9 juin, ce sera voter pour le reste de la liste LR. Par exemple pour Geoffroy Didier qui, il y a 4 ans, ne refusait pas le principe de « l’union nationale avec Emmanuel Macron » ! Je pourrais aussi citer les candidates sur la liste soutenues par le centriste Hervé Morin ou Xavier Bertrand, ou encore la numéro 2 qui s’est déclarée favorable à la régularisation des travailleurs sans papiers…
Je dois vous le dire, je peine à comprendre François-Xavier Bellamy. Pourquoi a-t-il soutenu jusqu’à la dernière minute Valérie Pécresse, laquelle s’est empressée d’appeler à voter Macron ?
Marion Maréchal
Par ailleurs, les électeurs de droite doivent se demander s’ils veulent que leurs voix finissent dans le panier commun de la majorité des macronistes et des socialistes au Parlement européen. Car c’est précisément ce qui se passe depuis des décennies : c’est la grande alliance entre le groupe de LR, le PPE, et les groupes socialistes et centristes qui gouvernent, hier sous Juncker, aujourd’hui sous Von der Leyen. Et tout cela a des conséquences très concrètes : la répartition obligatoire des migrants, le Pacte vert, l’ouverture de nos marchés aux produits agricoles ukrainiens, ou encore la reconnaissance de la parentalité par GPA dans l’UE ont été adoptés grâce au soutien du PPE. S’ils ne veulent pas que leurs votes servent, une fois de plus, à donner le pouvoir au centre et à la gauche, les électeurs de droite ont cette fois-ci l’opportunité de voter pour une liste qui ne les trahira pas : celle que je mène !
Comptez-vous faire élire des personnalités issues de la société civile comme d’autres partis ?
En politique, l’expérience m’a appris à me méfier des modes tout comme des arguments marketing. Il en est ainsi des listes « casting », destinées à glaner des articles de presse, souvent au détriment de la cohérence politique. J’ai pour ma part la chance d’avoir à mes côtés des élus expérimentés, comme Guillaume Peltier – ancien numéro 2 de LR, qui a été maire et député –, ou Nicolas Bay – député européen depuis 2014 et ancien numéro 2 du RN –, qui figurent respectivement en deuxième et quatrième positions sur notre liste. Cette dernière, composée de 81 hommes et femmes, comprendra tout autant des élus locaux que des dirigeants d’entreprise, des jeunes talents tout comme des cadres chevronnés.
En politique, l’expérience m’a appris à me méfier des modes tout comme des arguments marketing. Il en est ainsi des listes « casting », destinées à glaner des articles de presse, souvent au détriment de la cohérence politique.
Marion Maréchal
Et je dois dire que nous avons la chance au sein de Reconquête d’avoir un vivier humain assez exceptionnel. Enfin, je ne trace pas une frontière aussi nette entre ladite société civile et l’engagement politique : les expériences et expertises se conjuguent et se nourrissent. Pour ma part, j’ai évidemment beaucoup appris lorsque j’étais député du Vaucluse et présidente d’un groupe de 42 élus au Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, mais mon expérience avec la création et la direction de notre école d’enseignement supérieur, l’ISSEP (Institut de sciences sociales économiques et politiques, basé à Lyon), a aussi été fondamentale.
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Sur le plan français, on dit que la survie de Reconquête dépend de ces élections : qu’en pensez-vous ?
Je vous avoue que lorsque je me lève le matin, je pense davantage à la survie de notre civilisation et à l’état du pays dans lequel mes filles vont grandir. C’est là ma préoccupation centrale, le moteur de mon engagement, et c’est aussi justement pour cela que je pense que Reconquête est un parti indispensable. C’est le parti de la vitalité militante, la droite de l’action. C’est aussi la droite du courage, la droite qui ne baisse pas les yeux face au politiquement correct et face à l’économiquement correct. Qu’on pense au refus de l’assistanat, à la défense de la famille, à la dénonciation du racisme anti- blanc, à la dénonciation de l’islamisation. Nous sommes aujourd’hui un aiguillon. Chacun sait parfaitement ce que des députés Reconquête feront de leur mandat au Parlement européen, au service de quels combats nous mettrons nos écharpes et notre détermination.