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Nicolas Conquer : Passeur de libertés

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Publié le

7 novembre 2024

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Dans le hall vaguement poudreux du Cercle des Armées, la silhouette de ce qui semble être un officier de la guerre 14 sort de l’ombre. Tel Cendrars (en plus chanceux toutefois), il s’excuse du bandage qui recouvre sa main droite; la désorganisation de la voirie parisienne a remplacé le danger des tranchées et, désormais, ce n’est plus un obus mais une portière qui vous fauche. Légèrement abîmé mais nullement à terre, qui est donc Nicolas Conquer ?

Dans le hall vaguement poudreux du Cercle des Armées, la silhouette de ce qui semble être un officier de la guerre 14 sort de l’ombre. Tel Cendrars (en plus chanceux toutefois), il s’excuse du bandage qui recouvre sa main droite; la désorganisation de la voirie parisienne a remplacé le danger des tranchées et, désormais, ce n’est plus un obus mais une portière qui vous fauche. Légèrement abîmé mais nullement à terre, qui est donc Nicolas Conquer ?

Porte-parole des Republicans Overseas et ancien candidat Éric Ciotti à la députation de Cherbourg en juillet 2024, il est intéressé par une chose aussi simple dans son principe qu’alambiquée dans son application: l’union des droites. Être une voix du Grand Old Party en France n’est certes pas chose anecdotique mais ceci n’est en rien essentiel. Avant les États-Unis, il y a la France. Et si Trump se fait l’involontaire clef qui lui ouvre l’accès aux plateaux de télé- vision, il aurait bien tort de ne pas en profiter pour accéder et, peut-être, à terme peser sur la politique française. « En tant que Franco-Américain, j’ai accès à la double nationalité mais pourtant c’est ici que je souhaite être utile. La France reste et demeure mon pays. »

Si Nicolas défend l’union des droites, c’est qu’il est persuadé que ce qui se passe aujourd’hui aux États-Unis finira, tôt ou tard, par gagner la France. Pour lui, l’actuel clivage américain dépasse la seule problématique du pouvoir d’achat. Les classes moyennes ne cessent de se précariser mais ce n’est même plus cela qui les incite à aller voter: « Depuis quelques années, le manque d’argent ne constitue plus la seule fracture du rêve américain. Les gens se sentent dépossédés de leur identité, l’Amérique change et une partie d’entre eux restent sur le carreau sans qu’ils ne comprennent vraiment pourquoi. » Si la classe moyenne vote encore c’est qu’elle s’arc-boute contre le grand chambardement sociétal. Le wokisme et les injonctions à la bien-pensance finissent par lasser les oubliés du Midwest.

La seule solution, selon lui, pour éviter que toute pensée jugée contestataire ne soit étouffée dans l’œuf passe par la construction d’une doctrine partagée des deux côtés de l’Atlantique

Or Nicolas Conquer connait ces déchus des grandes plaines, une partie de sa famille maternelle niche encore dans les creux du Minnesota. Il sait ce que sont les longues plages d’ennui qui écrasent les villes désœuvrées et cette impression, vaguement honteuse, que la sortie au Walmart du coin est le seul événement un peu marquant de la semaine. Tout s’est vidé de sa substance depuis que le travail s’en est allé. La middle class se retrouve seule face à elle-même, obligée – de surcroit – de subir le mépris de l’establishment des grandes métropoles qui vous explique que « votre » Amérique est le visage honteux d’un mirage en voie de disparition. Il y a comme un parfum de gangrène dans l’air des vastes plaines.

Il s’agit désormais d’envisager la côte, de viser l’harmonie indiscutable des États bleus (démocrates). Et peu importe si les Californiens en viennent à fuir le Pacifique! C’est pourtant une chose inédite dans l’histoire des États-Unis que cette fuite à l’Est. Presque un contresens. Las, ces nouveaux migrants – qui n’ont décidemment rien compris – amènent avec eux, planqués dans leurs bagages, les kystes idéologiques qui coloniseront le Texas ou le Nevada. On s’implante, on gâche, on repart: « C’est franchement préoccupant, une partie des nouveaux habitants qui s’installent au Texas fuient la Californie ou l’Oregon, qu’ils ont gâchés, mais refont exactement la même chose ailleurs tout en se permettant de juger les Texans qui y résident depuis deux, trois, parfois quatre générations. »

Lire aussi : Terminus pour Kamla Harris

Qu’en conclure?? Pour Nicolas Conquer, une solution envisageable serait la création d’un pont transatlantique entre l’Amérique et la France. Que les hommes politiques français puissent discuter avec leurs collègues outre-Atlantique. Loin, bien loin des médias hexagonaux qui se complaisent à réduire le Parti Républicain à une faction de semi-hystériques « L’un des grands avantages des Republicans Oveseas est de pouvoir inviter à des colloques des hommes politiques aussi bien français qu’étatsuniens. On passe de Nigel Farage à Zemmour ou Dupont-Aignan. L’objectif est de parvenir à une unification des tendances. » La seule solution, selon lui, pour éviter que toute pensée jugée contestataire ne soit étouffée dans l’œuf passe par la construction d’une doctrine partagée des deux côtés de l’Atlantique. Et pas que! Parce qu’en plus de tourner ses regards vers l’Ouest, Nicolas Conquer plaide égale- ment pour un rapprochement avec la Hongrie. « Sans espoir, la politique ne saurait exister mais il est plus que jamais urgent de se mobiliser avant que l’Occident ne se retrouve pris dans un goulot d’étranglement. Partout la liberté d’expression semble menacée, alors s’il faut se lancer. C’est maintenant ou jamais. »

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