Né en 1922 à Toulon, baptisé à Saint-Louis, près de l’arsenal, Joël Anglès d’Auriac est un jeune homme lorsque la guerre éclate. Il a eu une enfance plutôt normale, dans cette ville de soleil et de Méditerranée, faite pour une certaine indolence. Il est parti en 1940 pour Brest puis Londres, avant de se réfugier au Maroc pendant un an. En 1941, il est de retour dans sa ville. C’est alors l’âge d’or du scoutisme français, avec ses figures magnifiques (le P. Doncœur, le P. Sevin et tant d’autres) et son aventure au grand air. Le jeune Joël devient scout sur le tard, semble-t-il, puisque c’est en cette même année 1941, toujours à Toulon, qu’il prononce sa promesse au sein du clan Saint-Martin. Il vient d’avoir dix-neuf ans et prépare Saint-Cyr, alors replié à Aix. En 1942, il participe au pèlerinage des routiers au Puy-en-Velay. La guerre pourrait le laisser tranquille, mais, en 1943, il est tout de même convoqué par le Service du travail obligatoire, le STO. La même année, il a fait son départ routier, où il a prêté serment de rester droit « dans ce monde de tricheurs ». D’abord réfractaire, il finit, de mauvaise grâce, par se rendre en Allemagne au troisième rappel. […]
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