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Un nouveau candidat à droite ? Thibault de Montbrial, la discrète montée en puissance

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Publié le

21 octobre 2025

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Avocat pénaliste, figure du régalien, Thibault de Montbrial avance masqué. Il nie toute ambition, mais déjà autour de lui, on consulte, rassemble et teste son influence dans une droite en mal de chef.
© Benjamin de Diesbach pour L'Incorrect

Il nie, mais tout y conduit. À mesure qu’il s’impose dans le débat public, les regards se tournent vers lui. L’avocat Thibault de Montbrial, fondateur du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure (CRSI), répète qu’il n’a « aucun projet de candidature ». Mais il sillonne la France, élargit ses thèmes, multiplie les rencontres et tisse un réseau de haut niveau. Autour de lui, plus personne ne feint d’y croire : « Il n’est candidat à rien, mais il se prépare à peser. »

« Ce n’est pas un secret que l’état du pays me rend malade »

Contacté, il s’agace presque qu’on l’imagine dans la course : « Personne n’a pu vous dire que j’avais un projet de candidature. On travaille sur des éléments qui font partie de la production d’un think tank, pas un programme présidentiel. » Et pourtant, la frontière devient floue entre réflexion et action. « Ce n’est un secret pour personne que l’état du pays me rend malade. J’ai envie de peser. Que ce soit dans les mois ou les années qui viennent, je me prépare à occuper des fonctions dans un exécutif. »

Un observateur proche du CRSI résume plus crûment : « Il ne dira jamais qu’il y pense, mais tout est fait pour ne pas être pris au dépourvu. Il structure, il s’entoure, il s’informe. C’est exactement ce qu’on fait quand on y songe. »

Dix-huit mois de terrain

Depuis dix-huit mois, Montbrial écume les salles de mairie et les auditoriums de province. « J’en suis à ma 32e réunion publique, y compris en Martinique. J’ai vu plus de 5 000 personnes. À chaque fois, c’est plein. »

À Aix-en-Provence, sa dernière réunion a réuni plus de 300 personnes. Le public est composite : élus locaux, chefs d’entreprise, policiers, retraités. Tous viennent écouter un avocat qui parle de « renouveau », de « souveraineté », de « courage politique ». « Les gens me disent qu’ils ont envie que je participe à ce renouveau. C’est très bien, c’est ce que j’ai envie de faire. » Mais, ajoute-t-il, « c’est une préparation personnelle, pour être prêt à franchir le pas le moment venu ».

Du sécuritaire à la souveraineté

Longtemps cantonné aux questions régaliennes, Montbrial a élargi son spectre. « Nous avons basculé de la sécurité à la souveraineté. Le “S” du CRSI reste pour des raisons de marque, mais dans le fond, nous travaillons sur l’indépendance nationale dans tous les domaines : économie, agriculture, industrie, justice. »

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Son entourage confirme cette inflexion : « On communique désormais sur des sujets régaliens au sens large : économie, éducation, souveraineté énergétique, industrielle… Il souhaite peser et contribuer au redressement du pays. De quelle manière ? Cela dépendra des circonstances. » Et de préciser : « Il y a des réunions de travail, avec des hauts fonctionnaires, des économistes, des industriels. On y parle vision, pas programme. Trois grands axes : identité et culture, sécurité et souveraineté, économie et institutions. On ne veut pas produire six cents pages, on veut dessiner une direction. » L’avocat vient d’ailleurs de publier un essai aux éditions de L’Observatoire « France : le choc ou la chute ».

Une organisation prête à servir

Le CRSI, créé en 2015, pourrait demain devenir plus qu’un simple think tank. « C’est vrai qu’on structure l’organisation depuis plusieurs années, admet un proche. Elle pourrait être utilisée à un moment donné pour peser davantage dans le débat public. » Montbrial, lui, se défend : « Le but, c’est d’échanger, de me nourrir de l’expérience de ces profils, et d’avoir un réseau solide si, un jour, j’entre dans un gouvernement. »

Mais les faits sont là : le réseau s’étoffe. « On rencontre beaucoup de monde, dans des domaines variés – environnement, économie, culture. L’objectif, c’est d’avoir une vision large et des relais crédibles », explique un interlocuteur proche du dossier. Avant d’ajouter : « Notre objectif, c’était d’amplifier le mouvement jusqu’aux municipales, peut-être un peu au-delà, afin d’atteindre un niveau de notoriété suffisant pour envisager, le moment venu, quelque chose de plus ambitieux. » Pour preuve l’avocat est un bon client des plateaux de télévisions et des médias, en témoigne la couverture de Valeurs actuelles cette semaine où il dialogue immigration, insécurité et justice avec le magistrat Marc Trévédic.

Un intime de l’avocat insiste sur son engagement personnel : « C’est un patriote sincère, quelqu’un qui risque sa vie pour ses idées. Il a deux fatwas sur le dos, une sécurité rapprochée depuis dix ans, des menaces de mort. Il sait ce que c’est que le sacrifice. »

« Il est appelé à jouer un rôle »

Chez ses proches, le mot revient souvent : destin. « Il est profondément habité par l’amour de la France, dit l’un d’eux. Il se sent appelé à jouer un rôle. »

L’homme n’est pas un professionnel de la politique. Il a vu la campagne présidentielle de l’intérieur en étant conseiller sécurité de Valérie Pécresse en 2022 et a été candidat aux élections législatives dans les Yvelines, récoltant 17,73 % des suffrages. « Ça lui a permis de voir de près comment ça fonctionne : les amitiés, les trahisons, les rapports de force. »

Ses amis assurent qu’il ne se lancera pas à la légère : « Il aime trop son pays pour être un facteur de division. Mais si les circonstances le permettent, il jouera un rôle. » Et d’ajouter, lucides : « Avec l’effondrement de LR, la trahison des derniers jours et le spectacle qu’offre la droite, il y a un espace pour Montbrial. Il parle à la fois à la France profonde et aux élites. C’est un profil qui rassure. »

L’intéressé balaie d’un revers : « Franchement, ce n’est pas à l’ordre du jour. » Rien n’est officiel, tout est en mouvement. « L’histoire s’accélère, il faudra des hommes solides. Thibault en est », explique son entourage. « S’il y va, personne ne pourra dire qu’il sort de nulle part », conclut un observateur reconnu de la vie politique.

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