Hommage à « ceux qui ne sont rien », ces anonymes qui ont forgé nos paysages et notre territoire.
C'est dans L’Aiglon, de Jean Rostand. Jean-Pierre-Séraphin Flambeau, dit « Le Flambard », vient de lancer, en réponse au Maréchal Marmont, qui se déclarait au fils de Bonaparte fatigué d’avoir suivi dans toute l’Europe la silhouette au bicorne de l’empereur, et tentait de justifier ainsi sa trahison, la célèbre tirade qui débute par: « Et nous? » (« Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grades / Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades / Sans espoir de duchés ni de dotations / Nous qui marchions toujours et jamais n’avancions... »). Et à ce duc de Raguse qui lui reproche d’écouter l’ancien grenadier, le duc de Reichstadt répond : « Dans le livre aux sublimes chapitres / Majuscules, c’est vous qui composez les titres / Et c’est sur vous toujours que s’arrêtent les yeux ! Mais les mille petites lettres... ce sont eux ! / Et vous ne seriez rien sans l’armée humble et noire / Qu’il faut pour composer une page d’histoire! »... Et certes, les héros sont indispensables
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