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Le retour du héros balzacien, vintage ou d’Oscar Wilde… Que faut-il voir ou fuir au cinéma cette semaine ?
L’EMPEREUR DE PARIS
de Jean-François Richet avec Vincent Cassel, Patrick Chesnais, August Diehl
Sous le règne de Napoléon, François Vidocq, le seul homme à s’être échappé des plus grands bagnes du pays, est une légende des bas-fonds parisiens. Laissé pour mort après sa dernière évasion spectaculaire, l’ex-bagnard essaye de se faire oublier sous les traits d’un simple commerçant. Son passé le rattrape pourtant, et, après avoir été accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, il propose un marché au chef de la sûreté : rejoindre la police et combattre la pègre en échange de sa liberté.
Avec son gros budget, un personnage mythique et la reformation du duo qui avait fait le succès du diptyque sur Mesrine, cet Empereur de Paris augurait, sinon du grand art, du moins un divertissement haut de gamme. Si le film emploie les meilleurs costumiers (belle reconstitution du Paris du XIXe siècle) et multiplie les péripéties, Richet peine à transformer un cahier des charges de bon élève en fresque furieuse. Scénario attendu, acteurs cabotins, mise en scène sans imagination : on s’ennuie sec.
L’HOMME FIDÈLE
de Louis Garrel avec Laetitia Casta, Louis Garrel, Lily-Rose Depp
Abel et Marianne sont séparés depuis dix ans. Quand ils se retrouvent, Abel décide de reconquérir Marianne. Mais les choses ont changé : Marianne a un fils, Joseph, dont la tante, la jeune Ève, a grandi. Du reste, ils ont des secrets à révéler…
Pour sa deuxième réalisation, l’acteur Louis Garrel livre une romance pittoresque dans le Paris de la Nouvelle Vague. Gentiment vintage, L’Homme Fidèle s’amuse de cette France parisienne vue d’ailleurs et séduit par son humour tranchant. Garrel confirme son talent de cinéaste et sa mise en scène précise sert délicieusement des dialogues souvent hilarants. Nostalgique, l’acteur-réalisateur use de sympathiques références à Truffaut & Co, mais souffre du syndrome de la contrefaçon. Il s’agirait de grandir ! dira-t-on : s’échapper de la rue de Seine, croquer de vrais personnages et observer le monde, le vrai.
THE HAPPY PRINCE
de Rupert Everett avec Rupert Everett, Colin Firth, Colin Morgan
À la fin du XIXe siècle, Oscar Wilde, dandy suprême et écrivain de génie, aussi brillant que scandaleux, rayonne au sein de la société londonienne. Après un procès intenté au père de son amant où il se piège tout seul à force d’esprit, il est envoyé en prison pour cause d’homosexualité, à une époque où règne le puritanisme victorien. Ruiné et malade lorsqu’il en sort, il part s’exiler à Paris. Dans sa chambre d’hôtel miteuse, au soir de sa vie, les souvenirs l’envahissent…
Pour son premier film, l’acteur Rupert Everett ose gravir la montagne Wilde, auquel il a toujours voué une immense admiration. Entre plaidoyer pour la cause homosexuelle et risque d’idéaliser un sujet adulé, on pouvait craindre le pire. C’est tout le contraire qui se produit. Everett propose une immersion sans concession dans le cerveau du génie britannique, aussi inventive qu’élégante. Cet Happy Prince ne cache rien, ni la beauté ni la laideur, mais dévoile tout avec pudeur et sincérité, porté par une performance grandiose d’Everett lui-même. On regrettera quelques facilités – heureusement rares – surtout lorsque c’est le défenseur des droits homosexuels qui s’exprime à la place du cinéaste, mais lorsque l’acteur-réalisateur évoque déchéance et rédemption, il touche en pleine âme et en plein cœur.
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