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En France, les Roms sont parfois lynchés dans la plus grande indifférence, quand des pansements font polémique parce qu’ils ne seraient pas adaptés aux peaux des noirs. Laissé pour mort dans un chariot de supermarché, le jeune Gheorge âgé de seize ans avait ainsi été victime d’un lynchage à Pierrefitte (Seine-Saint-Denis) après un cambriolage.
Deux ans après, la situation a empiré puisque des habitants de la banlieue parisienne se livrent désormais quotidiennement à des chasses aux Roms dans les rues, croyant notamment ces derniers coupables d’enlèvement d’enfants.
Multiracistes, les sociétés multiraciales ont trouvé leur bouc-émissaire en la personne du « romanichel », ce lumpen-prolétaire universellement haï des braves gens, des gens « comme il faut » comme le disait Brassens.
Autour de la détestation du Rom s’unissent toutes les ethnies qui voient en lui un parasite à l’hygiène plus que douteuse, un voleur incapable de travailler autrement qu’en mendiant, voire un prédateur capturant les enfants pour les vendre à des réseaux d’exploitation sexuelle.
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Tout n’est pas faux dans ce sombre portrait qui rappellera le voleur de poules d’antan, lui aussi régulièrement chassé des places de villages et parfois battu. On dit que sa femme ne vaudrait pas bien mieux. Une sorcière dont il faut se méfier, vous lançant le mauvais œil à la moindre contrariété. Au mieux, une voyante lisant dans le tarot et le marc de café.
On compte pourtant quelques success story bohémiennes, à l’image de la famille circassienne des Bouglione, dont les origines légendaires les apparenteraient aux Roms sintis.
Et apparement les mecs de Sevran les ont pété a l hotel… il se pourrai qu il y ai eu une tentative d enlevement aujourd hui aussi a Aulnay encore, si tout ça se confirme c fou pic.twitter.com/Ua0aQ8qKr7
— Farone (@FaridFarone) March 23, 2019
En 2019, les exemples de Roms intégrés, y compris à la société du spectacle contemporaine sont très rares, pour ne pas dire inexistants. Nomades venus principalement de Roumanie, ils ont obtenu le droit de circuler librement dans l’espace Schengen après l’intégration des pays d’Europe centrale, ce qui n’a pas été sans poser de nombreux problèmes.
Se déplaçant vers l’ouest à certaines périodes de l’année pour amasser de l’argent qu’ils envoient au « pays », les Roms s’entassent dans des bidonvilles insalubres à proximité des villes … et des quartiers qu’on dit « populaires ». Les habitants des banlieues de l’immigration sont comme les autres : ils n’aiment pas les Roms et craignent pour la sécurité de leurs biens et de leurs personnes.
Les tensions s’aggravent donc avec le temps. En ce mois de mars, c’est à Colombes que des jeunes de la cité des Grèves ont roué de coups deux romanichels accusés de fomenter un kidnapping d’enfants, sinon d’être des récidivistes en la matière. Renseignement pris, les préfectures des Hauts-de-Seine et de Seine-Saint Denis n’ont pourtant signalé aucun enlèvement.
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De quoi apaiser les foules en colère ? Non, les lynchages se multiplient à mesure que la paranoïa grandit. Car, dans les cités on se sent abandonné face aux Roms, un peu comme le reste de la France se sent délaissé par l’Etat face aux habitants de ces mêmes cités. Cruel paradoxe des sociétés multiethniques complexes qui sont si atomisées qu’elles ne font plus corps que contre des ennemis communs.
https://twitter.com/Aqwal_al_Ulama/status/1110268432656797697
Le Rom est d’ailleurs perçu comme le juif. On le soupçonne de ne pas être attaché à une autre nation que la sienne, celle de son ethnie à la culture si étrange. Dans son cas, c’est assez vrai. Est-ce là une raison pour tolérer que des innocents soient massacrés sur la foi de simples soupçons, de rumeurs comparables à celles qui mirent les « sorcières » de Salem à rôtir sur des bûchers ?
Au passage, on s’étonnera que les associations dites « antiracistes », d’ordinaire extrêmement volubiles pour des anecdotes risibles, s’en tiennent au silence. Preuve que le problème n’est pas le racisme ni les discriminations, mais bien contre qui il s’exerce. Quant à l’Etat, il devrait mettre l’ordre dans les cités et arrêter les Roms qui se rendent coupables de délits et de crimes. Mieux : les empêcher de traverser nos frontières en trop grand nombre.
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Notons au passage que les Roms posent des difficultés de sécurité publique qui n’ont jamais sapé fondamentalement les fondations de notre civilisation. Ils ne sont pas à l’origine de la plupart des agressions gratuites qui laissent des Français morts ou des jeunes femmes violées pour un regard « de travers », une mini jupe portée au mauvais endroit ou un refus de cigarette, n’ont jamais commis d’attentat ou revendiqué quoi que ce soit.
Le Rom est décidément l’ennemi facile des lâches.
Gabriel Robin
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