Abel Quentin : sous le soleil du progrès 
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Jean Roscoff, universitaire à la retraite, divorcé nostalgique, alcoolique, dépressif et désœuvré, décide de se reprendre en main en renouant avec la passion de jeunesse qu’il nourrissait pour le poète Robert Willow et lui consacrer un livre. Mais n’est-ce pas lui-même qu’il cherche à réhabiliter, cherchant à impressionner son ex et sa fille en révélant au monde un génie obscur, Américain communiste victime du maccarthysme, débarqué en France dans les années 50 où il fréquentera Sartre et les existentialistes avant de s’exiler à Étampes pour écrire en français une poésie mystique atemporelle, quasi médiévale, et mourir oublié ? Cela paraît évident. D’autant que la nouvelle petite amie de sa fille lesbienne, Jeanne, militante afro-féministe fatalement agressive, s’emploie à déboulonner ce qui lui reste d’autorité patriarcale. Raté : tout à son empathie pour son sujet, l’ancien militant socialiste de l’époque des « potes » et de l’inexistence des races, a oublié un détail crucial : Willow était noir. Ses réflexes universalistes comme sa passion l’ont fait verser sans qu’il s’en aperçoive dans de l’appropriation culturelle caractérisée, et d’un article de blog à l’emballement des réseaux sociaux jusqu’aux grands médias, le voici livré au lynchage.
Wokes contre potes
Avec ses personnages attachants et bien campés, son intrigue habilement développée (quoi que n’évitant pas les longueurs), ses tableaux cocasses et son style souvent incisif, Quentin a fait œuvre de moraliste en déchaînant un processus typique de l’époque, le lynchage virtuel pour des propos désignés comme coupables, dont les phases, les seuils, les aberrations, les explosions délirantes sont ici mis en scène comme pour l’analyse méthodique de la formation d’un cyclone. [...]
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