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Alain Finkielkraut, Éric Naulleau et Patrice Jean : la mort du livre est-elle inévitable ?

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Publié le

1 septembre 2025

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Alors que le grand ramdam de la rentrée littéraire bat son plein et que les favoris espèrent voir bientôt couronner leurs livres par un prix prestigieux, alors que les élèves entrent en classe pour être initiés à Racine, Flaubert ou Balzac, tout le monde semble oublier le drame sous-jacent : que l’existence du livre est aujourd’hui menacée. Non seulement la lecture est une pratique de plus en plus marginale, mais les réseaux sociaux, l’IA, la béatitude matérialiste et le narcissisme de masse semblent en passe de la reléguer toujours davantage à une attitude antisociale du passé, tandis qu’un nouveau monde s’organise sur fond de gestion numérique des pulsions immédiates qui se passe autant d’une langue sophistiquée que d’inquiétude métaphysique. Le livre a fondé notre civilisation et la littérature, spécialement, la française, que restera-t-il donc d’elle si le livre disparaît ? C’est autour de cette question vertigineuse que nous avons rassemblé trois intellectuels de premier ordre ayant chacun une approche particulière du désastre : le philosophe Alain Finkielkraut, l’écrivain, ex-éditeur et critique Éric Naulleau, le romancier Patrice Jean. Parce que pour commencer sérieusement l’année, il serait temps de s’inquiéter des fondamentaux.
© Benjamin de Diesbach

La reine littérature a fait la France. La France se défait-elle sans elle aujourd’hui ?

Alain Finkielkraut : En 1928, le grand philologue allemand Ernst-Robert Curtius écrivait, dans son Essai sur la France : « La littérature joue un rôle capital dans la conscience que la France prend d’elle-même et de sa civilisation. Aucune autre nation ne lui accorde une place comparable. Il n’y a qu’en France où la nation entière considère la littérature comme l’expression représentative de ses destinées. » Moins d’un siècle plus tard, en 2017, Emmanuel Macron, candidat à la présidence de la République, affirmait : « Il n’y a pas de culture française, il y a une culture en France et elle est diverse. » La France est devenue un pur réceptacle et la littérature a été noyée, avec la bénédiction de ses dirigeants, dans la diversité des pratiques culturelles. […]

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