Il y a quelque chose de fascinant et de tragique à constater que le pouvoir algérien, en place depuis près de 60 ans, prolonge à l’infini la digestion d’un passé recomposé et d’une indépendance mythifiée. L’Algérie officielle a dépassé le stade du roman national : elle est entrée dans celui de la farce historique. Qui ne fait pas rire grand monde.
Le discours paranoïaque des autorités politiques algériennes ne cesse de désigner l’ennemi, dans un réflexe schmittien de plus en plus prégnant : si la pauvreté est endémique malgré la rente pétrolière, c’est selon les jours, la faute de la France, d’Israël ou du Maroc, c’est-à-dire des colonialistes, des sionistes ou des chérifiens. Cet été, lesdites autorités ont même attribué la responsabilité des tragiques feux de forêts en Kabylie à un complot fourbi depuis Rabat et Tel-Aviv. Il faut dire qu’agiter la fibre nationaliste algérienne est l’ultime moyen de propagande à la disposition du FLN au pouvoir depuis 1962 pour perpétuer son statut de caste bénéficiant des retombées fructueuses de la rente pétrolière. Ajoutez-y la répression des mouvements populaires arabes ou kabyles désireux de secouer le joug des militaires tirant les ficelles à Alger et la lente propagation de la loi islamique pour donner un vernis religieux au régime et vous aurez un état des lieux général de la situation intérieure préoccupante du principal État du Maghreb. Avouons que ce n’est guère réjouissant. […]
Ce jugement a déclenché des représailles immédiates de la part de l’Algérie : elle a rappelé son ambassadeur et elle a fermé son espace aérien aux avions militaires français
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