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Bridor, une usine d’avant-hier ?

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21 novembre 2022

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Pour beaucoup, l’usine Bridor de Servon-sur-Vilaine, qui fabrique viennoiseries et pains surgelés, est le signe d’une Bretagne triomphante. Elle concentre pourtant toutes les tares de l’époque : bétonisation et destruction de la flore, mondialisation dérégulée et main d’œuvre immigrée. Hélas, la droite locale n’y voit que du feu.
Bridor

Quand on passe devant l'usine Bridor de Servon-sur-Vilaine la nuit, on remarque les éclairages. Et les slogans géants en anglais : « Share the Bakery Cultures of the World ». Et la bonne architecture moderne. Grise et borgne. Tout ça sent la brioche et la mondialisation charabia. Il faut « partager les cultures boulangères du monde », disent les lettres monumentales sur la façade. On rigole un peu car le mythe de la « mondialisation partageuse » a un peu du poil dans le beurre depuis quelques années.

Vingt terrains de foot de béton

Bridor, c'est Le Duff. Louis Le Duff. Del Arte, La Brioche Dorée. Mimi's Café. 90 pays. 5 continents. 35 000 salariés. L'Agrobreizh triomphant ! La Bretagne qui nourrit le monde en camion réfrigéré. Sur la quatre-voies entre Rennes et Laval et sur ses abords, c'est du 38 tonnes non-stop. Jour et nuit ! Production comme fret. Parce que les affaires marchent bien, Le Duff s'est mis en tête de construire une nouvelle usine à lichouseries à Guichen, pas trop loin de là. Le truc c'est que le pépère vient un peu d'une autre époque (76 ans aux fraises) : il a besoin de 21 hectares pour son monument, équivalent donc à 20 terrains de foot ! Pour cela, il faudra les prendre dans une zone boisée mignonnette. Champs à vaches. Zone tranquillou à quelques kilomètres de Rennes. C'est vrai que c'est con de détruire tout ça.

Lire aussi : Grand remplacement : Callac, la deuxième vague

Ultra-mondialisation de la biscotte

Et puis, il y a la flotte. À l’heure où nous écrivons ces lignes, l'Ille-et-Vilaine est toujours en arrêté sécheresse et ce depuis le 24 mai ! Or Le Duff veut pomper 200 000 m3 d'eau par an pour ses brioches, l'équivalent d'une ville de 10 000 habitants ! Pas très écolo tout ça. Et puis, en ces temps de haine du riche, le symbole de la production ciblée par Bridor est également assez malheureuse : avec sa nouvelle usine, le groupe compte produire 650 tonnes de pains et viennoiseries par an destinés avant tout... aux grands hôtels et restaurants du vaste monde ! 50 000 en tout. Ultra-mondialisation pour fricarts à l'heure du circuit court et de l'inflation. Aïe ! le symbole est terrible et pas vraiment dans l'air du temps. [...]

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