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Christophe Rousselot, Fondation Notre-Dame : “Chaque euro compte et nous poursuivons la collecte !”

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Publié le

14 juin 2019

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Après l’effet d’annonce de promesses de dons faramineux pour restaurer la Cathédrale Notre-Dame, les dons effectifs sont toujours bien moins élevés que ce qui était attendu. Entretien avec Christophe Rousselot, délégué général de la Fondation Notre-Dame.

 

Selon le Figaro de ce matin, la Fondation Notre-Dame, aurait reçu 395 millions d’euros de promesses de dons et seuls 15 millions d’euros auraient été perçus, confirmez-vous ces chiffres ?

La Fondation Notre Dame a effectivement encaissé 15.7 M€ provenant de 41000 donateurs , français mais aussi étrangers et notamment américains. Et aussi de 58 entreprises et collectivités.  Elle a enregistré aussi 377 M€ de promesses qui se concrétiseront dans le mois et années à venir.

 

Comment expliquez-vous cela ?

 Les travaux de sécurisation du chantier ont commencé, pas les travaux de restauration. Nous participons donc déjà à cet effort à la demande du Ministère de la Culture.

Les mécènes n’ont donc rien versé ce qui est absolument le cas dans tous les types de chantier de longue durée.

Deuxième raison , la loi n’est pas encore votée et l’établissement public chargé de superviser le chantier pas créé. Les mécènes n’ont donc rien versé ce qui est absolument le cas dans tous les types de chantier de longue durée. Les versements sont étalés dans le temps, au fur et à mesure des tranches de travaux. Nous travaillons avec eux à la préparation de conventions qui vont encadrer tout cela. Et la Fondation Notre Dame, pour ce qui la concerne, établira aussi une convention avec l’établissement public.

 

Lire aussi : L’éditorial de Jacques de Guillebon : Frère humain qui avec nous

 

Mais nous ne laisserons pas les entreprises qui travaillent déjà ne pas être payées, ce serait anormal. Aussi nous allons discuter avec le Ministère pour envisager une convention en attendant cet établissement public. Elle permettra, je l’espère, ne pas geler la situation.

 

La voûte de Notre-Dame menace toujours de s’effondrer et certains affirment que c’est en raison du peu d’argent reçu à l’heure actuelle pour la stabiliser, confirmez-vous cela ?

Cela n’a pas de rapport. Le travail sur la voûte est considérable. Il faut réaliser un plancher au-dessus et en dessous de celle-ci pour vérifier la solidité de l’ensemble du berceau.

Nulle personne sérieuse ne sait encore le montant total de l’addition.

Nous répondrons aux appels de fonds à ce propos comme au reste. C’est pourquoi chaque euro compte et que nous poursuivons la collecte  ! Nulle personne sérieuse ne sait encore le montant total de l’addition.

 

Dans quel chantier de restauration de la cathédrale avez-vous engagé les sommes perçues jusqu’à présent ?

La sécurisation car elle couvre tout ce qui va permettre les travaux. Nous espérons que ce travail soit terminé d’ici trois à quatre mois ( octobre).

Le risque d’éboulement, toujours présent, oblige les équipes à recourir à des robots pour extraire les pierres, le bois et les éléments métalliques de la nef, du chœur et des transepts. Deux nouveaux parapluies doivent être placés au-dessus de la nef et du chœur pour remplacer ceux posés en urgence.

 

Lire aussi : L’éditorial du dossier : Place de l’Eglise

 

Il faut aussi créer des cintres de bois pour alléger la force opérée par les arcs-boutants. Reste enfin la délicate question du démontage de l’échafaudage initialement monté pour la restauration de la flèche (50 000 tubes). Concrètement, ce qui a été fait ou en cours, de façon très avancée  :

-la mise en sécurité des tourelles des pignons nord et sud et la dépose des statues sommitales ;

-l’étaiement et la mise sous filet des pignons nord, sud et ouest ;

-la sécurisation des chimères de l’angle nord-est de la tour sud ;

-le bâchage provisoire des voûtes ;

-le cerclage de deux piles de la nef ;

-la dépose en conservation de l’ensemble des vitraux des baies hautes du chœur et de la nef puis étrésillonnage des baies ;

-la mise sous surveillance de l’ensemble des voûtes de la cathédrale par fibre optique.

 

Pensez vous que vous arriverez à toucher in fine la totalité des sommes promises ?

Je ne bâtis aucun château en Espagne comme on dit. Et veille donc à n’annoncer que ce dont je suis sûr, et n’engage là que la Fondation Notre Dame évidemment.

Et si par malheur, tel ou tel viendrait à défaillir pour une cause extérieure à sa propre volonté, je sais que la Providence agira en quelque lieu pour y pourvoir.

Je crois que si les gens donnent à la Fondation Notre Dame, présidée par l’archevêque de Paris, c’est qu’ils attendent sagesse et mesure en toutes choses nouvelles qui seront entreprises pour cet édifice millénaire qui force le respect de la planète entière

Le Président de la République s’est engagé à reconstruire la Cathédrale en cinq années, jugez-vous ces délais possibles ?

Je n’ai pas à juger ce qui a été annoncé. J’observe seulement que le Premier Ministre a évoqué il y a quinze jours environ, qu’il ne fallait pas être obsédé par ce délai de cinq ans et que si c’était six ans, ma foi…

 

De nombreuses personnes (architectes ou artistes) ont plaidé pour une reconstruction différente de la cathédrale en modernisant celle-ci (on parle d’une flèche en verre, d’une grande terrasse touristique, ou même d’un centre commercial en sous-sol), quel est votre avis sur la question ?

C’est le débat et tout le charme de la Gaule ! Quelle tristesse si tout le monde disait pareil. Si on veut bien se donner la peine de lire tel ou tel ouvrage sur l’histoire de l’édifice depuis 865 sur l’Ile de la Cité, pourtant sans twitter ni internet, on verra que la variété des avis ne date pas de 2019 !

C’est le débat et tout le charme de la Gaule !

Ce qui compte c’est que quelqu’un donne le coup de sifflet final et que le choix se fasse dans l’esprit de la destination du bâtiment, c’est-à-dire un temple à la gloire du Seigneur pour que les hommes et les femmes puissent vivre une intériorité, que leur âme trouve une grande maison à la mesure de l’attraction qu’elle peut ressentir . C’est donc l’élan spirituel qui doit guider l’esprit des hommes.

 

Est-ce que des gens vous appellent pour vous faire part de leur mécontentement face à ces projets modernistes ?

Oh, il y a les défenseurs de la flèche, il y a aussi ses détracteurs. Certains rêvent d’un nouvel autel, d’autres de sa reconstruction comme celui érigé en 1989. Vous voyez, ce n’était pas si vieux…

 

Lire aussi : Pourquoi Marie brûle-t-elle ?

 

Je crois que si les gens donnent à la Fondation Notre Dame, présidée par l’archevêque de Paris, c’est qu’ils attendent sagesse et mesure en toutes choses nouvelles qui seront entreprises pour cet édifice millénaire qui force le respect de la planète entière. Cette œuvre, ce travail, va être réalisé dans le monde dans lequel nous vivons et pas de celui d’y a cinquante ans.

 

Propos recueillis par Romain Demars

 

 

Pour contribuer à la restauration de la Cathédrale Notre-Dame de Paris :

https://don.fondationnotredame.fr/cathedrale

 

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