Dans un temps très lointain, l’amour et le mariage se tenaient bien séparés l’un de l’autre. La littérature regorge d’histoires déchirantes sur la tragédie des sentiments perdant deux jeunes passionnés dans leurs turpitudes. L’arrivée du catholicisme a tenté de mettre un terme à cela : pour de jolies épousailles, il faut impérativement que mademoiselle et monsieur acquiescent sans contrainte. Plus question de donner sa fille aînée contre les terres du voisin. Ce type d’union se réservait à la noblesse, pour qui le mariage allait de pair avec responsabilités politiques. L’amour, ce truc de pécores. Mais la fière Aliénor d’Aquitaine renversera la tendance. Avec ses armées de troubadours et de courtisanes, elle rétablira l’équilibre dans le couple. À l’homme, la force, à la femme, la clé de l’amour. Deviendra respectable celui qui conquerra le coeur de sa dulcinée. Pour y parvenir, elle devra se montrer distante, et lui ne devra pas renoncer devant son indifférence feinte. Cette relation est tout sauf platonique. Une fois l’accord conclu, le preux devra montrer sa maîtrise jusque dans la couche conjugale. Chaque seconde de retenue sera considérée comme une preuve d’amour supplémentaire.
De là provient le stéréotype du français romantique. Car si cette tendance s’est largement répandue dans toutes les couches de la société et même hors du pays, la France conserve cette image de romance, et de Paris qui serait la capitale de l’amour. [...]
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