En 2018, vous créez un compte Instagram, @tasjoui, qui explose en quelques heures. Pouvez-vous nous en dire plus ?
@tasjoui est le premier compte « sexo-féministe » en France. J’y aborde la sexualité féminine. Aujourd’hui, le sujet s’est largement répandu et paraît peu original, mais à l’époque, souligner le différentiel orgasmique entre les hommes et les femmes a beaucoup fait raisonner. Le compte est passé à 500 000 abonnés en quelques jours.
Selon vous, d’où provient cette disparité entre l’orgasme masculin et féminin ? Les hommes sont-ils égoïstes ?
Je pense que la faute incombe aux deux sexes. Les hommes sont égoïstes de ne se concentrer que sur leur propre plaisir durant les rapports, quand les femmes, elles, ne revendiquent pas explicitement un droit à la jouissance. Mais les femmes ont toujours été de grandes simulatrices, éduquées dans l’idée que leur plaisir viendrait exclusivement de celui de l’autre. La presse féminine nous a souvent entraînées à faire jouir un homme, beaucoup moins à l’exploration de notre propre potentiel. Les femmes sont également d’éternelles complexées, honteuses de leur anatomie et peu aidées par l’industrie du porno qui les pousse à se questionner sur la conformité de leur propre vulve. La disparité orgasmique entre les hommes et les femmes vient aussi de la conscience de soi : les femmes se regardent coucher avec un homme, comme extérieures à leur propre corps, quand les hommes sont dans l’action et omniprésents sensoriellement. [...]
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