Autoportrait, récit autobiographique, livre de souvenirs mélangé de bribes d’essai et agrémenté d’une nouvelle : Ma Vie extraordinaire est un livre composite que Benoît Duteurtre, profitant de la souplesse de l’étiquette, a nommé « roman » ; il s’inscrit dans le cycle commencé en 2008 avec Les Pieds dans l’eau, et qui comporte aussi L’Été 76 et Livre pour adultes. Le titre n’est pas une fanfaronnade, mais une manifestation d’élégance humoristique : là où l’esprit du temps veut qu’on récrimine et qu’on se plaigne à tout bout de champ, Duteurtre trouve poli d’insister sur ce qui a illuminé son existence plutôt que sur ce qui a pu la blesser, et qui doit n’être évoqué que par la bande – never complain, disent les Anglais. Ma vie extraordinaire se veut ainsi une « chronique de ses enchantements », une « quête du merveilleux jusque dans la banalité de la vie » (dixit la quatrième de couverture, très juste), articulée autour de rencontres, d’époques et de lieux. On trouve l’auteur tout entier dans ce livre-kaléidoscope composé avec art : Duteurtre le mélomane, amateur d’opérettes et de maîtres oubliés, producteur pour France Musiques, pourfendeur de la secte dodécaphoniste ; Duteurtre l’écrivain, amateur de comédies ; Duteurtre le fils de grande famille ; Duteurtre le contempteur houelle-becqo-murayien des mœurs contemporaines. [...]
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