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Éditorial d’Arthur de Watrigant : Edito populiste

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Publié le

5 novembre 2024

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Plus d’un Français sur deux juge que «seul un pouvoir fort» peut garantir l’ordre et la sécurité. C’est une enquête du CESE qui le dit, vous savez le truc qui coûte un rouston aux Français tous les ans pour recaser les copains un peu encombrants ou totalement incompétents. Le genre de bidule comme le Haut-commissariat au Plan qui occupe François Bayrou ou la DILCRAH, la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, la haine anti-LGBT et l’antisémitisme, c’est vous dire l’efficacité du bouzin. Sauf qu’en ce moment, on discutaille pognon. Non seulement les caisses sont vides mais en plus Bruno Le Maire s’est carapaté en Suisse en laissant une belle ardoise, dont dix milliards dont on ne trouve pas le début de la moitié du commencement d’une trace. Alors certains se disent qu’il faudrait peut-être montrer que l’armoire à digestifs grands crus et les fauteuils en cuir de buffle de Patagonie sont justifiés. Eh bien voilà, nous y sommes. Il était temps me diriez-vous, tout a une fin, même l’empapaoutage. On découvre même que pour un quart des Français (et même un tiers pour les moins de trente-cinq ans !), la démocratie n’est pas le meilleur système politique existant.

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Mais je vous rassure, rien ne va changer. Car la démocratie, ça fait bien longtemps que nos gouvernants se sont assis dessus. Vous voulez gouverner ? Nul besoin de se présenter aux élections et d’ouvrir vos poubelles aux p’tits kapos de Streetpress ou de Libé, devenez juge ! Et pour peu que votre pedigree cache un truc bien sale, du genre scandale du sang contaminé, vous pourrez peut-être finir sur le trône du Conseil constitutionnel. Emmanuel Macron nous avait pourtant prévenus à son arrivée à l’Élysée : «Il y a ceux qui savent», et les autres ? Rien. Et bien voilà, nos boursouflés de diplômes, bouffis d’arrogance, l’ont pris au pied de la lettre. Les cons. Son premier quinquennat débutait avec le pipeau enchanté, il achève son second avec le requiem. Merci le Mozart de la finance. Le cercle de la raison est devenu fou, l’hubris a pris le contrôle. Ils s’imaginaient Aristote, ils ne sont que des Icare, mais c’est la France qui brûle.

Son premier quinquennat débutait avec le pipeau enchanté, il achève son second avec le requiem. Merci le Mozart de la finance.

«Un référendum sur l’immigration ? Ce ne serait pas constitutionnel», a affirmé Laurent Fabius sans pudeur, oubliant qu’en démocratie c’est au peuple de se gouverner lui-même et de déterminer à quelles normes il entend se soumettre. Mais le peuple, pour ces gens-là, est douteux. Il pue le peuple, en plus d’être idiot et mal élevé (évidemment ça lui arrive). Alors quand il dit quelque chose non seulement on ne l’écoute pas, mais on l’oblige à se taire. Tocqueville nous avait pourtant prévenus : «Ils conçoivent un grand dégoût pour les actions de la multitude et méprisent secrètement le gouvernement du peuple.» Alors non chers lecteurs, ce n’est pas d’un trop-plein de démocratie dont crève la France, mais d’une non-démocratie comme l’a brillamment analysé Marcel Gauchet, c’est-à-dire «une démocratie dans laquelle la liberté individuelle doit l’emporter sur l’autorité collective». Or quelle loi règne dans ce nouveau régime ? La loi du plus fort. Non pas physique – l’homme soja ou la racaille aussi épaisse qu’un ticket de métro ne résisteraient pas bien longtemps au paysan du Périgord – mais celle des minorités sacralisées au nom de l’État de droit (et bien aidées par les associations subventionnées) et celle du nombre, amputée de toute conscience sinon du pognon et de la haine de la France.

L’autorité ne se décrète pas depuis le salon cossu d’un Conseil d’État tout comme la promesse du bonheur. «Il ne peut faire le bonheur des peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’il ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile», écrivait Louis XVI à son fils bientôt assassiné par la République.

Un juge n’est pas un Roi, un président non plus.

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