« Vous prendrez un petit café ? » « Voulez-vous un petit tour de moulin à poivre ? » « Suprême de poulet et ses petites frites en garniture ». Au restaurant, le petit est partout. Si l’on met les petits plats dans les grands pour les invités de marque, le petit accompagne le repas pour qu’il soit réussi. Petit devient synonyme de mignon, délicat, fin, qualitatif. C’est la petite touche qui donne le plus au repas. Les petits pains au lait des enfants et les petits pains au chocolat de Joe Dassin. Le petit vin blanc, frais et gouleyant, bu sous les tonnelles. La petite bière du vendredi soir, comme apéro de détente entre collègues.
L’apéritif lui aussi se doit d’être petit, avec ou sans Zoom, avec si possible un petit Kir, même si dans les faits il peut prendre des proportions plus pantagruéliques. Le meilleur moment de la journée n’est-il pas le petit-déjeuner et celui de la semaine le petit brunch du dimanche matin ? Le petit devient une gourmandise faite pour rassasier les petites faims. Évidemment, chacun apprécie les petits commerces, de proximité bien sûr, qui sont par nature dans le camp du bien, quand les grandes surfaces, peut-être parce qu’elles sont grandes, sont dénigrées et vues avec suspicion, même si ce sont elles qui attirent la majorité de la clientèle et même si elles peuvent proposer des produits de grande qualité – ici pas de petit. [...]
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