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Emmanuel Mouret : « Il y a un drame d’être civilisé »

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Publié le

15 septembre 2020

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Figure discrète et originale du cinéma français, Emmanuel Mouret explore depuis plus de vingt ans les chemins sinueux du sentiment et la tension entre raison et passion. Cousin éloigné de Marivaux et de Guitry, il n’hésite pas à théâtraliser à la Rohmer l’art d’aimer. Son cinéma hors du temps, délicat et subtil, apporte une bouffée d’air frais dans la production actuelle, mais, derrière son apparente légèreté, il donne aussi matière à penser. Après Mademoiselle de Joncquières (qui fut son plus grand succès public), le réalisateur revient avec Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait. Il nous en a confié quelques-unes.
Mouret

Quelles sont ces choses que vous n’aviez pas encore dites et qui vous ont poussé, après Mademoiselle de Joncquières, à revenir à un scénario original contemporain ?

Je n’ai pas l’impression d’avoir des choses à dire et ailleurs je n’ai jamais fait un film en prétendant avoir des choses à dire. Si certains cinéastes parlent de « sujet » ou de « thème » à propos de leurs films, ce n’est pas mon cas. Je pars de situations qui m’intéressent et j’essaye de les dérouler et de les assembler. Mon cinéma est très intuitif et ce, dès l’écriture. Je n’ai pas une idée précise que je déroule d’un seul trait comme si justement je tenais particulièrement à dire quelque chose. Au contraire.

Vous appartenez en effet à cette catégorie rare de cinéastes qui écrivent leurs films à partir de rien. Comment procédez-vous ?

On m’avait demandé une fois s’il y avait une part d’autobiographique dans mes films et j’avais répondu que c’était une sorte d’autobiographie de mes rêveries. C’est en effet dans mes rêveries que tout commence. Il y a une phrase de Jean Dubuffet qui illustre merveilleusement la chose : « C’est dans l’ennui et l’isolement qu’on crée son propre théâtre de fête et d’enchantement ». Voilà comment naissent mes projets. J’entends beaucoup de cinéastes qui expliquent vouloir parler du monde et de la société, pour ma part si on s’inspire du monde, j’ai plutôt l’impression que le cinéma peut fabriquer le monde. Bien sûr, on s’inspire de ce qu’on vit et beaucoup de ce qu’on voit, mais le cinéma est aussi là pour inspirer. Beaucoup de choses de ma vie m’ont d’ailleurs été inspirées par le cinéma. [...]

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