Après avoir choisi l’agricultrice Céline Imart en suppléance de François-Xavier Bellamy, le doute planait encore sur l’identité de celui qui occuperait la troisième place. Il y a quelques heures, l’information était encore une éventualité pour Le Figaro, mais là voilà confirmée. Ce mardi 19 mars, lors d’une conférence de presse dans la cour pavée du siège des Républicains, place du Palais-Bourbon, François-Xavier Bellamy et son équipe officialisent la nouvelle : le général Gomart figurera en troisième position de la liste des européennes.
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Un choix stratégique et politique
Un choix qui s’explique par le caractère inédit de la situation géopolitique en Ukraine. En choisissant l’ancien chef du renseignement militaire, le parti héritier du Général de Gaulle tente de trouver une voix singulière sur le sujet qui est dans toutes les têtes depuis deux ans maintenant. Éric Ciotti déclare devant le parterre de journalistes et se réjouit : « Pouvoir disposer de l’expérience, de la compétence et de la maîtrise du Général Gomart est évidemment un atout important.» Et d’ajouter : « Être parachuté dans le grand bain de la politique, c’est entrer dans un autre combat pour la France. »
Éric Ciotti et François-Xavier Bellamy ont du mal à cacher leur sourire. Une belle prise, qui peut faire rougir les autres formations politiques. L’habitué des plateaux de télévision semble porter une voix pleine de bon sens sur ce conflit et à contre-courant des « va-t-en-guerre ». Il expliquait notamment : « Une mobilisation générale est hors de la pensée militaire » avant d’ajouter : « En revanche, si le sol Français est attaqué, ce sera une autre histoire ». Chez nos confrères de RCF, l’intéressé s’est notamment positionné en faveur de l’envoi de munitions françaises en Ukraine : « Si on ne fournit pas de munitions aux Ukrainiens, je pense que Vladimir Poutine pourra arriver à ses fins. » Il rappelle aujourd’hui : « L’engagement est pour moi une évidence et, dans un pays qui est en paix depuis 75 ans, nous avons aujourd’hui plus que jamais besoin d’ordre. »
Au-delà du possible
Après un passage obligé à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, même promotion que l’ancien patron du GIGN Denis Favier, le jeune officier choisit l’arme blindée de cavalerie. Entre 2003 et 2005, comme son père avant lui, il commande le prestigieux 13e régiment de dragons parachutistes dont la devise est sans appel : « Au-delà du possible. » En 2011, il arrive à la tête du COS (commandement des opérations spéciales). C’est sous son commandement que les forces spéciales françaises mènent des opérations en Libye et qu’est déclenchée l’opération Serval en 2013. Enfin, il prend la tête du renseignement militaire jusqu’en 2017, année au cours de laquelle il fait son adieu aux armes.
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Il poursuit sa carrière dans le civil au sein du groupe immobilier Unibail-Rodamco-Westfield en tant que directeur de la sûreté et de l’ingénierie immobilière. En 2020, il co-écrit le remarqué essai Soldat de l’ombre : Au cœur des forces spéciales chez Taillandier.
Un nouveau défi attend donc le général Gomart au sein des Républicains. Il devrait prendre la parole à l’occasion du meeting de lancement de Bellamy ce samedi 23 mars aux docks de Paris, à Aubervilliers.