Vous écrivez que « si Fernandel est un saint, c’est aussi parce qu’il possède le don des larmes » …
En tant que fervent lecteur de Rabelais et Suarès, la notion de sainteté présente chez le héros comique m’était tout à fait familière. Mais je n’avais jamais encore songé au caractère de sainteté présent chez certains acteurs comiques du cinématographe, et il me semble bien que Fernandel soit le seul acteur – et chanteur ! – français qui ait pu réellement franchir les arcanes de l’Église triomphante. Mais Fernandel n’est pas seulement un acteur qui fait rire, bien entendu : le caractère hénaurme de sa gestuelle chevaleresque et disloquée montre bien sa proximité bloyenne, je dirais, avec la source lacrymale de toute vie sacrée. Si Fernandel parvient réellement à nous faire pleurer, c’est aussi parce qu’il vit en permanence dans l’infini de la solitude. Fernandel est un Père du désert. […]
Cinq cents étudiants pénètrent dans la Sorbonne pour en faire un lupanar géant, Cohn-Bendit entonne son premier discours public, les flics s’en donnent à cœur joie… Et que fait le général de Gaulle ? Il reçoit Fernandel à l’Élysée !
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