Dans son quatrième chapitre, « Un cœur ouvert au monde », le Pape aborde le sujet des migrations et notamment l’accueil des migrants et des étrangers dans un pays. À ce titre, il déclare que « la gratuité existe. C’est la capacité de faire certaines choses uniquement parce qu’elles sont bonnes en elles-mêmes, sans attendre aucun résultat positif, sans attendre immédiatement quelque chose en retour. Cela permet d’accueillir l’étranger même si, pour le moment, il n’apporte aucun bénéfice tangible. Mais certains pays souhaitent n’accueillir que les chercheurs ou les investisseurs » (139).
Il est certain que la gratuité du don, de l’amour, de l’accueil est le bon remède pour pallier les pièges de l'utilitarisme, ainsi que les maux de l’individualisme, de l’égoïsme ou du matérialisme qui gangrènent une vie en société. Mais l’accueil pour l’accueil continuel ne contribuerait-il pas à dissoudre la bonté et le don qui en sont à l’origine ? En l'occurrence, n’y aurait-il pas une forme de satisfaction bourgeoise à apaiser une bonne conscience humaniste en prônant l’accueil de personnes que l’on n’accompagne pas personnellement et que l’on abandonne à un système administratif ? Cela ne rendrait-il pas également moins libre cette même conscience, lorsque, répondant à une charité ordonnée, elle définit les limites au sein desquelles elle peut favoriser l’accueil ? [...]
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