Pensez-vous que les révélations de Mme Éliane Houlette trahissent une ingérence de l'exécutif dans le déroulement de l'affaire Fillon ?
D’abord cela traduit une sorte de règlement de comptes à OK corral entre le procureur général qui a déclenché une information contre le procureur de la République, et le procureur de la République qui cherche à mettre en difficulté le procureur général. C’est dans ce contexte conflictuel que l’on apprend une vérité très dérangeante : à savoir que le procureur général a affirmé avoir bénéficié de trois ou quatre remontées d’informations, alors qu’en réalité il y en a eu dix-sept. Ce qui est beaucoup car cela traduit une surveillance permanente du dossier à laquelle se soumet le procureur de la République. Il ne faut pas avoir une vision unilatérale. Le procureur de la République est une carpette sur laquelle le procureur général s’essuie. Le procureur de la République est aussi en droit de refuser d’effectuer les remontées s’il estime qu’elles sont trop nombreuses et trop rapprochées. Sans être discourtois, il peut rappeler au parquet général que s’il a le droit d’être informé, la répétitivité des exigences d’informations ne doit pas confiner à une mise sous surveillance.
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !