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Depuis quelques jours, il ne fait pas bon être la statue d’un personnage historique ; Inaugurée lundi à Bristol avec Colston en guise de première victime, cette nouvelle tendance a rapidement pris de l’ampleur : Churchill, Christophe Colomb, Leopold II, Colbert… Bien que les reproches faits au modèles originaux soient parfois légitimes, on peut désormais se demander si quiconque trouvera grâce aux yeux de cette nouvelle vague de vengeurs bien-pensants.
Rejeter son passé n’est pas vraiment une nouveauté au sein des pays occidentaux, je pense notamment à la tendance des espagnols à renommer les rues arborant des noms franquistes, ou à exhumer les symboles d’un passé devenu trop lourd mais pourtant bien réel, et que certains souhaiteraient pouvoir réécrire ou tout simplement effacer.
Ce n’est pas non plus la dégradation matérielle en elle-même qui est choquante, bon nombre de nations ne sont plus à cela près depuis quelques semaines, mais plutôt le fait de s’accorder le droit de détruire des symboles du passé sans la moindre légitimité apparente. Aujourd’hui, on détruit les statues de personnages ayant eu un comportement -ou tenu des propos- jugés condamnables, parfois plusieurs siècles après qu’ils se soient éteints, mais au nom de qui, et dans quel but ?
Aujourd’hui, on détruit les statues de personnages ayant eu un comportement -ou tenu des propos- jugés condamnables, parfois plusieurs siècles après qu’ils se soient éteints, mais au nom de qui, et dans quel but ?
Ces modèles auto-proclamés de la bien-pensance qui se donnent droit de vie ou de mort sur l’Histoire ou plus exactement sur ceux qui l’ont écrite, ont-ils été mandatés par un quelconque pouvoir politique ? Agissent-ils suite à un référendum approuvé par une majorité de la population ? Ou bien s’agit-il d’un simple prétexte, car là où saccager des commerces est difficilement pardonnable, s’en prendre à un symbole du passé désormais trop gênant peut revêtir une portée politique et devenir excusable, voire un modèle à suivre selon certains.
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Malheureusement, ces historiens made in réseaux sociaux ne semblent pas réellement en mesure de peser les conséquences de leurs actes.
Tout d’abord, car se prendre à rêver d’une Histoire immaculée est profondément utopique, mais également car accuser de « racisme » des personnages ayant majoritairement vécu à une époque où ce concept n’était pas réellement défini (le terme est apparu à la toute fin du XIXème siècle) est ridicule. Où se situe le bon sens, lorsqu’un héros britannique de la seconde Guerre mondiale ayant lutté contre le nazisme est taxé de raciste ? En quoi décapiter une statue de Christophe Colomb située à Boston bénéficiera aux amérindiens ?
Si cette vague de déboulonnages se poursuit, rien n’empêchera ses partisans de s’en prendre aux autres figures devenues trop gênantes, car après tout, si quelques statues posent problème, que dire des écrits des Céline, Hergé et autres Voltaire, désormais si politiquement incorrects ?
On ne renie pas son Histoire, on ne la réécrit pas et surtout, on ne tombe pas dans le terrorisme culturel en tentant de détruire les symboles qui dérangent.
Ainsi, là où antifascistes et bien-pensants en tous genres voient dans ce Bûcher des Vanités du XXIème siècle une manière de s’exorciser, je répondrai qu’on ne renie pas son Histoire, on ne la réécrit pas et surtout, on ne tombe pas dans le terrorisme culturel en tentant de détruire les symboles qui dérangent, afin de s’assurer qu’elle coïncidera avec sa propre manière de penser.
Bien au contraire, on apprend à l’assumer, à la respecter et à vivre avec ce qui nous a été légué, le meilleur comme le pire.
Mathieu Sauvajot
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