Que proposez-vous comme projet énergétique ?
Nous proposons un contre-modèle total. Il existe un consensus médiatique autour des propositions écologiques qui consiste à reprendre les propositions d’Europe-Écologie-Les Verts. Pour nous, la société ne doit pas être dans une démarche pénitentielle. Pour répondre à cette crise, il faut développer les ressources énergétiques. Rappelons-nous que les mines de charbon ont sauvé les forêts françaises au XIXè siècle. Aujourd’hui, ce qui peut sauver l’humanité, c’est le déploiement de production massive d’énergie propre, c’est le programme nucléaire qui a été interrompu dans son développement, de même que le programme européen Euratom qui a basculé dans les poubelles de l’histoire. Il faut en finir avec l’éolien, développer le parc nucléaire et réussir la réindustrialisation, complètement absente du débat politique.
Comment faire ?
Nous avons un double enjeu : réussir une transition énergétique à partir de ce qui existe déjà en France et surtout re-produire en France. Si notre parc nucléaire est aujourd’hui suffisant, c’est seulement pour ce que la France a perdu dix points de PIB industriel. Toute l’énergie qui n’était plus utilisée par l’industrie a été redéployée vers les data centers ou les smartphones. Notre modèle énergétique n’a tenu que du fait d’un appauvrissement de notre économie et de notre déclin industriel. Nous vivons en sobriété économique depuis trente ans. Notre projet est fondé sur la relocalisation, le développement du parc nucléaire et les ressources françaises. C’est une forme de souverainisme intégral. Il est indispensable de revaloriser nos ressources comme la production des biocarburants à partir de notre agriculture pour redonner des marges de manœuvre aux acteurs français ou nos forêts devenues aujourd’hui une zone de pillage au profit des économies asiatiques et chinoises. Tout se tient.
« Les prescripteurs d’opinion sont les premiers pollueurs de très loin, et les Français le savent comme l’a montré le mouvement des Gilets jaunes »
Jean-Philippe Tanguy
C’est un projet à quinze ans en fait ?
Ceux qui vous disent « on va résoudre la crise » nous trompent. La crise est celle de la civilisation industrielle, conséquence des décisions prises à la fin des années quatre-vingts. Ce n’est pas en supprimant des jets ou en emmerdant la mamie avec son diesel – qui pèse en France 4% des émissions – que nous allons la résoudre. Depuis soixante-dix ans, nos vies ont été organisées autour du pétrole et vouloir supprimer les voitures dans certains territoires, ce n’est pas demander de faire des efforts mais tout simplement ôter la possibilité de vivre. Les Français ont subi une forme de trahison de leur mode de vie par ceux qui vivent de manière bien plus indécente de leur propre point de vue. Les prescripteurs d’opinion sont les premiers pollueurs de très loin, et les Français le savent comme l’a montré le mouvement des Gilets jaunes. [...]
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