Que pensez-vous de la réforme des retraites ?
L’angle mort le plus regrettable de cette réforme est l’emploi des seniors. Beaucoup de gens ne trouvent plus de travail après 50 ans. J’avais tout à l’heure dans mon bureau quelqu’un dans cette tranche d’âge qui n’obtient plus que des petites missions, ce qui ne lui permet plus que de vivoter. Tant qu’on n’a pas réglé le problème de l’emploi des seniors, c’est une aberration de demander aux gens de travailler plus longtemps. Pour travailler plus longtemps, il faut avoir un travail.
Le fond de ce projet de loi consiste par ailleurs pour l’État à réduire son déficit. Ce sont les caisses de la fonction publique qui manquent d’argent, pas celles du privé. On vient demander aux salariés du privé de fournir encore des efforts alors que leurs caisses ne sont pas du tout en danger.
Lire aussi : Familles nombreuses, réversion : la réforme des retraites est mal partie
Contestez-vous le fait qu’il existe une urgence à rééquilibrer les comptes, et peut-on les rééquilibrer sans augmenter l’âge de départ à la retraite ?
Ils sont déjà équilibrés. Il faut regarder le dernier rapport du COR (Conseil d’orientation des retraites) où l’on voit que, pour le dernier trimestre de 2021, les chiffres les plus récents dont on dispose, il y a un excédent de neuf cents millions d’euros. Rien d’un déficit donc. Pour l’année 2022, cet excédent sera probablement autour de deux milliards. Il y a cependant des caisses qui sont structurellement déficitaires, comme celles de la SNCF et d’autres liées à des structures administratives. Là, il y a sûrement des efforts à faire. Les salariés du privé ont deux systèmes obligatoires. Le principal est celui de la CNAV, la Caisse nationale d’allocation vieillesse, qui en 2020 avait un déficit de 3 %, c’est-à-dire négligeable. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !