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La semaine cinéma de l’incorrect

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Publié le

9 janvier 2020

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siffleur

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Ce début d’année cinématographique nous fait plonger dans le milieu des trafiquants de drogue qui communiquent en sifflant pour échapper à la police ou dans les mésaventures d’un génie de l’arnaque qui tente le coup de trop. Voici la sulfureuse semaine cinéma de L’Incorrect.   

 

Les siffleurs (1h38)

De Corneliu Porumboiu, avec Vlad Ivanov, Catrinel Marlon, Rodica Lazar

En salle le 8 janvier 

Premier film de Corneliu Porumboiu présenté à Cannes en 2019, Les Siffleurs relate l’histoire mouvementée de Cristi, policier ripou travaillant avec des trafiquants de drogue. Grâce à l’apprentissage d’une langue sifflée ancienne, le Silbo, il se voit confier par ces derniers la mission de libérer de prison un mafieux et de mettre ainsi la main sur un gros pactole.

Le réalisateur a volontairement construit son film de manière très décousue, comme un puzzle que le spectateur doit assembler. L’attention est sans cesse stimulée ; le film est difficile à suivre. Il doit être regardé plusieurs fois pour que les grandes lignes du récit s’assemblent progressivement. Néanmoins, de nombreuses questions restent en suspens, notamment sur les motivations et choix des personnages dépourvus d’émotion. Ces éléments répondent à une mise en scène très rythmée, construite à la manière d’actes brefs et minimalistes. Il en est de même des dialogues, limités au strict minimum et laissant le plus souvent le spectateur perplexe.

 

 

La forme fait écho au fond de l’histoire et notamment à la question du langage, de son importance au sein des rapports humains et de son rôle en tant qu’outil de pouvoir. L’invention d’une langue sifflée, les mots étant traduits en sons, uniquement compris de ceux qui la maîtrisent, permet d’échapper au langage traditionnel. C’est aussi un nouveau moyen de communication pour, paradoxalement, ne pas être compris, notamment dans un monde où tout est sous contrôle.

Enfin, le langage codé fait également référence aux différents outils d’illusion nécessaires à la création d’un film, sorte de miroir ou de transformation de la réalité. Les clins d’œil au monde du cinéma ponctuent l’ensemble du film. C’est aussi pour cela qu’il ne se rattache pas à un genre particulier. Il emprunte des codes traditionnels des films du XXe siècle, westerns, films noirs, d’Hitchcock. Un film s’inscrivant dans un héritage tout en jouant avec les notions de rôles, de personnages, de paraître qui caractérisent les protagonistes : trahison, mensonge, dissimulation.

 

Lire aussi : Hubert de Torcy : « Terrence Malik ? Un cinéma hautement contemplatif »

 

Le réalisateur réussi-t-il à relever le défi en présentant un film à la fois singulier et intrigant ? Les Siffleurs est un film intéressant, notamment pour les amateurs éclairés, par sa construction rythmée maîtrisée, sa mise en scène surprenante, le jeu des acteurs. Cependant, par sa structure narrative assez décousue et nécessitant plusieurs visualisations, ce film laisse un peu le spectateur sur sa faim. À vouloir trop en faire, le réalisateur semble s’être un peu perdu.

 

Anne de Pontonx 

 

 

L’art du mensonge  (1 h 50) 

De Bill Condon, avec Helen Mirren, Ian McKellen, Russell Tovey

En salle le 1er janvier

 

 

Le nouveau film de Bill Condon, réalisateur de blockbusters comme Twilight, chapitres IV et V, nous propose un casting étincelant, au sein duquel Helen Mirren et Ian McKellen forment un excellent duo qui parvient à propulser sur le devant de la scène ce film d’arnaque bien ficelé mais amer. Sa qualité repose essentiellement sur sa forme : le rythme, le développement, le twist tant attendu, voilà une suite de conventions qui ne déçoit pas. Mais si l’emballage aguiche, le contenu n’apporte au cinéphile qu’une satiété passagère. Le réalisateur américain semble vouloir se donner un côté « auteur » qu’il ne parvient pas réellement à incarner. La dernière sentence du film, prononcée par Hellen Mirren comme un pied de nez au spectateur : « Be careful, it’s deeper than it looks » (« Fais attention, c’est plus profond que ça en a l’air ») s’avère elle-même bien prétentieuse. Néanmoins divertissant. 

 

Victor Tarot 

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