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Le cas Georges Floyd : drame, drogue, deep state

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Publié le

4 juin 2020

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George Floyd

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Pauvre Georges Floyd. Non content d’être assassiné devant les caméras, le voilà qui devient l’emblème de la majorité hurlante des minorités, de ces foules psittacistes, de ces communautés glapissantes qui s’emparent cycliquement de l’opinion pour asséner leurs convictions d’enfants bornés, faites de mythologies abstruses et de repentir malsain.

 

 

Muray dénonçait dès 1991 l’avènement de l’Empire du Bien, et nous y voilà toujours, barboteurs à jamais de ce petit bain où la démocratie fait taire ses plus douloureuses varices. « Qui était Georges Floyd ? » s’interroge avec componction la presse hexagonale, ou encore « De quoi Georges Floyd est-il le nom ? ».

 

« Qui était Georges Floyd ? » s’interroge avec componction la presse hexagonale, ou encore « De quoi Georges Floyd est-il le nom ? ». D’un nègre mort, serait-on tenté de répondre pour paraphraser cette réplique culte de Pulp Fiction…

 

D’un nègre mort, serait-on tenté de répondre pour paraphraser cette réplique culte de Pulp Fiction… Attention, que l’on soit bien clair : oui, la ségrégation raciale existe aux Etats-Unis, oui, une partie de la police s’en donne sans doute à cœur joie dès qu’il s’agit de molester un crackhead pour lui faire expier sa couleur de peau en sus de quelques chicots…

 

Il y a bien un mal qui réside dans ce pays, un mal profond, séculaire, qui en fait une terre maudite, infestée par la violence, les rapports de force : nation fondée sur le génocide des peuples autochtones, puis sur la traite des africains, les Etats-Unis ont le meurtre dans le sang, et cette terre sur laquelle ne poussent désormais plus que des banlieues pavillonnaires sans fin, des Dunkin’ Donuts peuplés de blattes obèses et des campus pour hologrammes est une terre mauvaise, bourbeuse de sang et de viols, ce qu’avalise toute une tradition de l’horreur domestique, de Lovecraft à Stephen King. Mais alors, enfin, saperlotte, de quoi Georges Floyd est-il vraiment le nom, ô Incotidien ?

 

Lire aussi : L’Amérique sombre

 

Avec sa mort, et la récupération systématique de cette tragédie par les phalanges démocrates, c’est en réalité un nouveau drame de sa propre mise en spectacle que vit la population afro-américaine : les Etats-Unis, en particulier dans les années Obama, se sont  pensé politiquement et socialement comme une Nation post-raciale (c’était là les mots même d’Obama lors de son investiture), mais chassez la race, elle revient au galop : c’est précisément parce que la tradition philosophique états-unienne est fondée sur la critique rationaliste et arminienne, et sur le legs pesant de la révolution luthérienne, puis évangélique, que sa spécificité structurelle s’est transformée en dogme communautariste, qu’en cherchant à tout prix à fédérer les peuples sous la houlette d’un nationalisme prométhéen, elle a en réalité révélé toutes les coutures les plus grossières et toutes les impasses. Car oui, n’en déplaisent aux pleureuses de la Novlangue étatique, les races existent bel et bien.

 

Elles existent et elles sont belles, parce qu’elles appartiennent à des terres, à des pans du cosmos, à des configurations précises de l’espace et du temps, qui les ont savamment faites évoluer comme dans des athanors, distillant les exceptions et les pugnacités de chacune avec la patience infinie que le travail des particules donne parfois aux millénaires. Les Etats-Unis, ce pays éprouvette de l’extinction des races, ont justement cherché par tous les moyens possibles, à taire la mystique raciale propre à chaque peuple afin de valoriser ses aspects les plus crapuleusement capitalistes.

 

Grâce à une  ingénierie sociale constante, qui a commencé avec Angela Davis et qui a culminé avec l’investiture d’Obama, faux noir intégral, en passant par les opérations d’infiltration ordonnées par Hoover au sein des Black Panthers (via le fameux COINTELPRO, ou Counter Intelligence Program, qui s’est révélé être une véritable usine à dissidences contrariées) le pouvoir états-unien a modelé et a subjugué toujours un peu plus les afro-américains, et cette récupération n’en est que la phase terminale : après les avoir parqués dans des zones de non-droit, leur avoir distribué du crack pour qu’ils s’entretuent, leur avoir fait miroiter une réussite facile en valorisant le capitalisme sauvage grâce à la culture hip hop, cette musique frauduleuse qui n’a servi en réalité qu’à les bâillonner un peu plus, qu’à les conforter dans leur image de crétins violents et à les investir rituellement  dans une insertion au forceps ;

 

Les Etats-Unis, ce pays éprouvette de l’extinction des races, ont justement cherché par tous les moyens possibles, à taire la mystique raciale propre à chaque peuple afin de valoriser ses aspects les plus crapuleusement capitalistes.

 

voilà toutes ces foules de babtous écœurantes qui scandent le nom de Georges Floyd, ce nouveau mantra destiné à faire chuter Trump de son piédestal, pour mettre à sa place une tête de gondole un peu plus vendeuse, un peu plus aimable et un peu plus soumise à l’Etat Profond, qu’il s’agisse de l’éléphant de mer Michelle Obama ou du perv Joe Biden. Une nouvelle façon de réduire les afro-américains à leur couleur de peau, et surtout à taire les revendications sociales de toute une Amérique oubliée, pour laquelle Trump a pourtant œuvré depuis le début de son investiture en tentant de rétablir un productivisme qui a porté ses fruits.

 

On oublie également, de notre point de vue français, le rôle déterminant joué par la drogue dans la ségrégation raciale et dans la violence quotidienne qui s’exerce dans les grandes villes américaines : dans les années 80 et 90 c’est l’épidémie de crack, touchant majoritairement les classes déshéritées, qui a forcé les pouvoirs publics à consolider leur appareil juridique : de nombreuses lois permettant des peines plancher systématiques ont abouti à des milliers d’incarcérations parmi les afro-américains.

 

En effet, les lois sur les peines plancher autorisent encore aujourd’hui une disparité de 1 pour 100 pour le crack et la cocaïne, c’est-à-dire qu’une personne possédant 5 grammes de crack reçoit la même peine plancher qu’une personne possédant 500 grammes de cocaïne…une loi qui a entraîné une énorme discrimination raciale et qui a contribué depuis 25 ans à remplir les prisons fédérales, tout en provoquant une véritable bataille politico-juridique jusqu’au sommet du pouvoir… On  commence seulement à comprendre qu’il s’agissait davantage d’une crise sanitaire organisée que d’une cartellisation des quartiers, à l’heure où la crise des opioïdes tue aujourd’hui 60 000 américains par an, entraînant pour la première fois depuis 1918 une baisse de l’espérance de vie dans le pays. Ici la drogue légale ou semi-légale s’exerce comme un pouvoir ultime qui permet d’anesthésier une population entière pour éviter qu’elle ne se révolte.

 

Avec la bénédiction des laboratoires, des médecins généralistes et même de la culture populaire, à commencer par ce bon vieux hip hop, qui en fait cyniquement les louanges, jusqu’en nos contrées. En célébrant ce qui détruit les quartiers, la culture rap ferme la boucle : aujourd’hui on apprend que Georges Floyd lui-même était drogué au fentanyl et que sa mort a probablement été précipitée par la détresse respiratoire qu’entraîne cet opioïde dix fois plus puissant que l’héroïne… Dans American War Machine l’universitaire Peter Dale Scott accuse l’État Profond américain, par la main de la CIA,  d’avoir facilité et organisé une partie du trafic de drogue afin de soumettre les populations les plus rétives : il parle d’une « connexion narcotique globale » qui aurait permis à l’État américain de s’enrichir, en passant des alliances contre nature avec les cartels et certains gouvernements mafieux (Birmanie, Venezuela), tout en s’assurant la soumission des communautés noires et latino-américaines.

 

Dans American War Machine l’universitaire Peter Dale Scott accuse l’État Profond américain, par la main de la CIA,  d’avoir facilité et organisé une partie du trafic de drogue afin de soumettre les populations les plus rétives

 

Un système d’oppression qui culmina selon lui avec le Triangle d’Or et qui a dû se repenser après son démantèlement : la crise des opioïdes, contre laquelle Trump a déclaré l’état d’urgence sanitaire en 2018, ne serait que la continuation officielle, à peine cachée, de cette tentative de soumettre un pays entier par la chimie. C’est évidemment une thèse fort débattue, et Scott fait partie des auteurs bien connus et rabâchés par la complosphère. Le cas Georges Floyd peut-il se voir sous ce prisme, comme une énième tragédie de cette domestication forcée du peuple par la sujétion narcotique ? On vous laisse le soin d’y réfléchir : l’Amérique questionne constamment son propre mythe, et si certaines théories ont été validées in fine par la déclassification des archives (l’opération Paperclip, le programme MK Ultra), l’implication de la CIA dans le trafic mondial de drogues reste une marotte conspirationniste un peu éculée.

 

Trump joue probablement sa présidence, et on ne peut que saluer sa prestance dans une situation aussi complexe : il lâchait récemment lui-même qu’il se battait contre un état profond, sans doute parce que le thème fait florès au sein de même de son électorat, rompu aux vocables conspirationnistes. Néanmoins, parler d’état profond n’est pas totalement dépourvu de sens lorsqu’on sait que Trump est menacé d’impeachment depuis le premier jour de son investiture : aujourd’hui encore son élection constitue un drôle de bug dans la matrice, une sorte de dérèglement que certains ont encore du mal à gober.

 

Lire aussi : La Ligue de défense noire africaine traite une demoiselle de “cochon rose” après des propos racistes

 

L’Etat américain n’a semble-t-il jamais été aussi complexe, stratifié, travaillé par le sempiternel complexe militaro-industriel, par les cartels pharmaceutiques et par le nouveau pouvoir transverse que représentent les tech-évangélistes de la Silicon Valley, qui constituent encore une véritable inconnue dans l’équation. Contre le bégaiement mongoloïde de la contestation démocrate, il tente une poigne de fer à la Nixon, et une parole « nativiste » qui a déjà porté ses fruits lors de son élection, dans le sillage paléo-conservateur d’un Pat Buchanan : c’est quitte ou double.

 

Au sein même de l’administration Trump le conflit fait rage : d’un côté son conseiller Jared Kushner le supplie de ne pas se couper de l’électorat noir américain, de l‘autre son chef de cabinet Mark Meadows semble prêt à faire l’impasse dessus. Ce qui se joue, finalement, c’est l’avenir des Etats Unis comme pays ou comme simple « intégrateur de contenus » : si Trump cède face aux communautaristes de tous bords, face à la percée des démocrates dont l’utopie se résume à une sorte de Silicon Valley géante, les Etats-Unis perdront probablement la seule chose qui leur restait : la possibilité d’une nation.

 

 

Marc Obregon

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